La 5G est elle dangereuse pour la santé ?

 

Le futur réseau mobile 5G va permettre d’absorber la croissance exponentielle du trafic mobile et annonce une révolution des usages. C’est très bien. Mais on en oublierait presque de se poser une question essentielle : la 5G représente-t-elle un danger pour la santé ?

La 5G risquée ? Annie Sasco, médecin épidémiologiste du cancer, alerte sur les conséquences dangereuses du déploiement de la 5G pour la santé humaine et l’environnement. Pour elle il y a une rétention d’information mais le risque de tumeur du cerveau est accru. Le DR Annie Sasco était l’invitée de TV5mondeEnvironnement

La 5G : quel impact sur la santé ?

Le réseau mobile 5G n’est pas encore là. En France, il deviendra bientôt une réalité en 2020. En attendant, on nous promet une révolution technologique et une révolution des usages. Mais, on parle assez peu des répercussions que la 5G pourrait avoir sur la santé. En effet, à cause des ondes électromagnétiques et du nombre d’antennes 5G qu’il va falloir déployer, le nouveau réseau mobile suscite de la méfiance. Certaines personnes, et non des moindres, s’inquiète des potentiels effets néfastes de la 5G sur la santé.

Ce qui est sûr, en revanche, c’est que la 5G inquiète autant qu’elle ne fascine. Et depuis un moment déjà. En septembre 2017, 230 scientifiques et médecins du monde entier ont lancé un moratoire commun sur les dangers de la 5G. « La 5G augmentera l’exposition aux champs électromagnétiques de radiofréquence« , ont-ils prévenu. Ils évoquent notamment les ondes millimétriques. D’une portée assez courtes, elles vont nécessiter le déploiement de davantage d’antennes relais.

Ces médecins et ces scientifiques anticipent les effets néfastes de ces ondes millimétriques sur la santé : « un risque de cancer, de stress cellulaire, d’augmentation des radicaux libres nocifs, de dommage génétique et du système reproducteur, de déficits d’apprentissage et de mémoire, de troubles neurologiques« . La liste est longue mais pas vraiment rassurante. Pour justifier leurs craintes, les experts s’appuient sur une étude du National Toxicology Program américain, la plus vaste jamais effectuée sur le sujet.

En France, en janvier 2020, deux associations, Priartém et Agir pour l’Environnement, ont déposé un recours devant le Conseil d’État, la plus haute juridiction de l’ordre administratif, pour contester l’arrêté du 20 décembre 2019 qui a donné le coup d’envoi du processus d’attribution des fréquences du réseau mobile 5G.

Elles reprochent au gouvernement de se lancer dans un « projet pharaonique« , et ce « dans la plus grande précipitation » et « sans en mesurer les conséquences« . Les deux associations craignent des risques « sur la santé« , mais aussi « l‘environnement et les libertés publiques« .

La 5G risquée ? Annie Sasco, médecin épidémiologiste du cancer, alerte sur les conséquences dangereuses du déploiement de la 5G pour la santé humaine et l’environnement. Pour elle il y a une rétention d’information mais le risque de tumeur du cerveau est accru. Le DR Annie Sasco était l’invitée de TV5mondeEnvironnement

Qu’en est-il vraiment des dangers de la 5G ?

Il est encore impossible de répondre clairement à cette question et, c’est bien là le problème. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), a été chargée par le gouvernement de « conduire une expertise sur l’exposition de la population aux champs électromagnétiques découlant de cette technologie et aux éventuels effets sanitaires associés« .

En janvier 2020, dans un rapport préliminaire, elle a indiqué qu’il lui est encore impossible de déterminer les effets sanitaires des ondes émises par la 5G. Elle « manque de données scientifiques sur les effets biologiques et sanitaires potentiels » pour rendre des conclusions pertinentes, attendues au 1er trimestre 2021.

Néanmoins, l’Anses « ne voit pas en quoi les signaux de la 5G seraient fondamentalement différents et plus dangereux que ceux de la 4G. Même si la transmission des signaux s’effectue avec un autre codage, cela ne change pas grand-chose à l’interaction entre les champs électromagnétiques et le vivant. Ce qui interagit avec le corps humain, c’est l’onde électromagnétique, l’énergie transportée et la manière dont elle est déposée dans le corps : répétée, en continu, hachée… Sur ce point, la 5G ne sera pas différente de la 3G ou de la 4G« .

L’Anses a malgré tout identifié « deux champs d’évaluation des risques distincts » correspondant aux deux nouvelles bandes de fréquences 5G, autour de 3,5 GHz et de 26 GHz. La première sera utilisée dès la commercialisation de la 5G, la seconde ne le sera que plus tard.

Son de cloche similaire au niveau de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Elle a bien classé en 2011 les ondes électromagnétiques dans la catégorie des cancérogènes « possibles » pour l’homme. Mais, elle précise aussi que « la recherche n’a pas pu fournir de données étayant une relation de cause à effet« .

La question est maintenant de savoir si les seuils d’exposition aux ondes vont être dépassés avec la 5G ? Non, répond l’ANFR (Agence Nationale des Fréquences). « Les téléphones qui seront compatibles avec la 5G n’émettront pas davantage d’ondes que les smartphones actuels, qui se situent sous les seuils réglementaires« , assure L’ANFR. Quant aux antennes relais, « le seuil fixé par la 5G est le même que pour la 4G et n’est jamais atteint actuellement« , poursuit-elle. L’Anses, de son côté, a expliqué qu’elle n’hésitera pas à recommander une modification des seuils d’exposition si son analyse devait révéler « des effets particulièrement inquiétants« .

En attendant, les débat fait rage entre les pros et les antis 5G. Et, ce qui est sûr, c’est que la 5G sera commercialisée avant même de savoir si elle présente un danger pour la santé.

Auteur Maxime Blondet  17 juin 2019 – Mis à jour le 6 avril 2020

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