Dormez mieux grâce au magnésium

 

Et aussi : Tu connais Super Courgette ? Une belle légende, et Rions un peu

 

Nous sommes dans le cabinet d’un médecin. Le vôtre. À qui, ayant pris votre courage à deux mains, vous osez soumettre une suggestion :

« Docteur, je n’arrive pas à dormir et j’ai lu quelque part que le magnésium était… »

En face de vous, le médecin relève le nez de son ordinateur et vous regarde d’un air navré.

Même s’il ne dit rien, vous avez compris.

Ce n’est pas la peine de finir votre phrase. Si vous vous taisez, vous pouvez encore vous en sortir à bon compte (je veux dire sans le couplet sur les dangers de l’automédication et les risques des méthodes de soin naturelles).

Il remplira son ordonnance, puis vous la tendra en disant : « Tenez. Je vous ai mis des somnifères pour dix jours. Avec ça (il insiste lourdement sur le « ça ») vous allez voir, vous allez dormir. »

Et vous quitterez son cabinet un peu honteux, la feuille dans la main. Quant à votre médecin, il est probable qu’il soufflera tout haut en pensant :

« Mieux dormir avec du magnésium ? Mais que les gens sont naïfs…Et dire que nous sommes au XXIe siècle »…

Ça vous énerve ?

Bon, alors détendez-vous parce que j’ai quelque chose pour vous. Du lourd.

Des études scientifiques, qui prouvent les effets positifs du magnésium sur le sommeil :

-Une étude menée chez 14 nourrissons pour lesquels on a réalisé des enregistrements polygraphiques du sommeil a montré une corrélation entre l’allongement de la durée du sommeil lent avec les taux les plus élevés de magnésium circulant.

Lorsqu’on leur injecte du magnésium, ce double effet est encore accentué. De plus, le magnésium réduit la fréquence des mouvements oculaires rapides et la tonicité musculaire pendant le sommeil.

-Une étude en double-aveugle menée chez 46 personnes âgées recevant soit un placebo, soit 500 mg de magnésium-élément par jour, entraîne une réduction du temps d’endormissement, de la portion de temps de sommeil par rapport au temps passé au lit (« sleep efficiency »), autrement dit ils bénéficient d’un sommeil plus réparateur.

-Une étude en double-aveugle menée chez des personnes de 60 à 80 ans, puis en « cross-over » (interversion des groupes placebo et supplémentés après 20 jours d’intervalle), met en évidence que l’administration de magnésium réduit le cortisol, l’hormone du stress, et augmente la phase de sommeil lent.

-Une étude en double-aveugle menée chez 43 insomniaques d’un âge moyen de 78 ans, recevant soit un placebo soit 225 mg de magnésium-élément, 11,25 mg de zinc-élément et 5 mg de mélatonine, a abouti à une amélioration de tous les scores de sommeil et de qualité de vie évalués par le Pittsburgh Sleep Quality Index : latence d’endormissement, durée du sommeil, qualité du sommeil, vigilance et vitalité pendant la journée.

-Une étude menée par le Centre de recherche en nutrition du ministère de l’Agriculture aux Etats-Unis chez 100 personnes de plus de 51 ans montre que la prise de 320 mg de magnésium par jour permet une amélioration de la qualité du sommeil.

Bon, c’est toujours un peu fastidieux d’enchaîner comme ça « les études qui montrent que… », mais quand même : à force de confirmer une hypothèse par des preuves, il faut bien admettre qu’elle est intéressante, cette hypothèse, non ?

Je pense que cela peut vous être utile la prochaine fois que vous allez voir un médecin qui vous prend pour un gros naïf. Et s’il vous regarde avec l’air méchant, du genre à penser « mais pour qui il se prend, celui-là ??? », vous pouvez aussi lui dire où trouver du magnésium.

Où trouver du magnésium

Dans l’alimentation :

  • La noix du Brésil : c’est un des aliments les plus riches qui soient en magnésium, comme la bonne vieille amande de chez nous : 250 mg pour 100 g.
  • Juste derrière cette noix, il y a un autre aliment très intéressant : c’est le sarrasin, une plante qui se consomme comme une céréale (mais sans gluten) et qui contient un taux record en magnésium : 230 mg pour 100 g, tout en étant nettement moins calorique que le chocolat ou les noix.
  • Le chocolat noir n’est pas aussi riche en magnésium qu’on veut le faire croire : 100 g (une tablette entière) de chocolat noir à 70 % de cacao ne contiennent que 170 mg de magnésium. C’est le cacao pur dégraissé qui est une bonne source de magnésium (410 mg aux 100 g).
  • Cent grammes de spiruline contiennent 400 mg de magnésium, soit la dose quotidienne recommandée. Problème, à cette dose, cela revient beaucoup plus cher qu’un complément alimentaire classique.
  • De façon générale, un régime riche en fruits et légumes frais est riche en magnésium. En particulier les légumes verts car la chlorophylle dont ils tirent leur couleur concentre un atome de magnésium en son centre.

Des eaux minérales sont connues pour leur richesse en magnésium : Hépar, Courmayeur et Contrex. Evitez-les ! Le magnésium y est toujours présent sous forme de sulfate, un des sels de magnésium les moins bien absorbés (encore moins que le chlorure), ce qui provoque flatulences, ballonnements voire diarrhées, tout en améliorant peu ou pas votre statut en magnésium.

Enfin, les compléments alimentaires de magnésium : les trois meilleures formes de magnésium sont le malate, le citrate et le glycérophosphate. À noter que le malate est idéal pour les personnes fragiles ou touchées par l’ostéoporose. De plus, il ne perturbe pas le fonctionnement du système digestif comme peuvent parfois le faire d’autres formes de magnésium.

En France, la carence en magnésium touche près de 90 % de la population. Alors si vous avez des problèmes de sommeil, je dirais qu’il s’agit d’une piste à explorer sérieusement. Même si votre médecin vous regarde de travers.

 

Tu connais Super Courgette ?

Je connais pas mal de jeunes mères de famille qui essaient discrètement de glisser quelques épinards et autres courgettes dans l’assiette de leurs enfants, comme ça, l’air de rien, en espérant que ça passe… À propos des haricots verts, il y en a même qui tentent le tout pour le tout :

« oui oui, c’est comme les frites de la cantine, mais en vert ».

Résultat ? Bof. Les enfants et les légumes, ça reste une histoire… compliquée.

On peut aussi leur acheter des T-shirt « j’aime les légumes » taille 3 ans, ou coller des magnets « Super Courgette » sur le frigo, il ne faut pas rêver. Mais il y a quand même de bonnes idées à étudier.

Une école de New-York, aux Etats-Unis, a mis en place un potager géré par les élèves [1], les récoltes étant ensuite utilisées pour approvisionner la cantine.

Le résultat est surprenant : bien que la portion de légumes proposée par le self-service soit restée la même, les élèves choisissaient naturellement les produits qu’ils avaient cultivés, multipliant ainsi par 4 leur consommation de légumes.

Ça tombe bien, 2016 a été élue « année du légume » par l’Organisation mondiale de la santé.

Bon, en France, le ministère de l’Education nationale continue de faire intervenir l’industrie du sucre pour faire l’éducation nutritionnelle des élèves, mais rien n’empêche les parents de leur dire de se boucher les oreilles, et pour ceux qui le peuvent, de les initier au jardinage…

 

Aimez-vous les légendes ?

Il y a près de 3000 ans, le mythique empereur chinois Shen Nong, dont le nom signifie « le laboureur divin », aurait cueilli, goûté et classifié lui-même des centaines de plantes. Il les testait pour connaître leurs propriétés médicinales.

Et même s’il s’intoxiquait souvent au hasard de ses essais, son pouvoir divin lui aurait donné la possibilité de mourir et de revivre plusieurs fois.

Bien sûr, il s’agit d’une légende. Mais vous allez voir qu’il y a tout de même quelque chose de très troublant.

L’empereur a consigné ses précieuses découvertes dans un livre, le Shennong Bencao Jing, considéré comme le premier traité de phytothérapie.

Bencao signifie « herbier » et l’ouvrage rassemble un volumineux ensemble de 360 remèdes animaux et minéraux, et 252 végétaux qui suffisent à prévenir et soigner les maux tout au long de l’année.

Entre autres, il y décrit le ginseng, à la saveur « douce et légèrement amère », qui renforce les cinq « viscères », apaise l’Esprit, ouvre le Cœur (calme les palpitations), chasse les énergies perverses (renforce le système immunitaire), et prolonge la vie. »

Il parle aussi du pavot qui rend le sommeil, ou du Dang Gui, l’angélique chinoise indiquée pour les troubles féminins.

Tous ces remèdes sont détaillés, accompagnés de posologies précises.

Mais le plus impressionnant est que 3000 ans après leur découverte, la recherche médicale de pointe reconnaît aujourd’hui la parfaite validité scientifique de ces remèdes.

 

Rions un peu

Un rapport interne des Hôpitaux de Paris sur le thème « Les conflits d’intérêt, mieux les connaître, mieux les prévenir », a été remis au directeur de l’Assistance Publique, avec le sérieux protocolaire de ce genre d’événement. Photo officielle, petits fours bio, « du beau travail cher ami, quel plaisir de vous revoir estimer confrère etc. »

Le truc amusant, si l’on peut dire, c’est que parmi les 11 personnalités ayant rédigé le rapport, l’une est membre du comité scientifique de l’Institut Servier (célèbre laboratoire pharmaceutique ayant produit le Médiator), et deux autres sont liées aux labos Roche, Sanofi, Novartis et Abbot.

Il est vrai qu’en matière de conflits d’intérêts, ces personnalités-là savent de quoi elles parlent…

Pur Santé !

Gabriel Combris

 

 

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