Une mère accaparante, un conjoint jaloux, un frère tyrannique, une meilleure amie envahissante, un collègue culpabilisant… Rares sont ceux d’entre nous qui échappent aux relations toxiques. Plutôt que de nous enrichir, ces liens sabordent notre confiance en nous, et alimentent notre insatisfaction. Pourtant, piégés dans ces relations, nous n’avons pas le courage de prendre de la distance. Le plus souvent ces liens qui emprisonnent sont la conséquence de problèmes relationnels archaïques, de traumatismes, de décisions précoces, de douleurs parfois inconscientes, d’événements pénibles qui ont marqué notre enfance. Nos modes d’attachement à nos parents, certaines souffrances mal digérées peuvent nous conduire à répéter, dans notre vie adulte, les difficultés rencontrées lorsque nous étions petits. Ce livre éclaire les raisons profondes de notre tendance à nous empêtrer dans des relations toxiques, en amitié, en amour et dans notre vie sociale. En prenant conscience des répétitions que nous mettons en ½uvre, nous parviendrons à rompre des liens aliénant pour nouer des relations basées sur le partage et la confiance.
Quand les vieux secrets de familles expliquent la tendance à s’accrocher à une relation toxique
Ce livre éclaire les raisons profondes de notre tendance à nous sacrifier et nous empêtrer dans des relations toxiques. En prenant conscience des répétitions que nous mettons en œuvre, nous parviendrons à nous libérer et à fonder de nouveaux liens sur le partage et la confiance. Extrait de « Se libérer des relations toxiques » de France Brécard aux Editions Eyrolles
Presque toutes les familles ont des secrets. Il est rare qu’il n’existe pas quelques oncles, pères, mères, tantes ou grands-pères dont les actes sont restés cachés parce qu’immoraux, interdits ou non conformes à la loi familiale. Le plus souvent, ces secrets concernent les problèmes de sexualité, de filiation ou de mariage. Ils peuvent aussi être en lien avec la folie ou la maladie. Dans certaines familles, on n’aime pas avouer qu’un ancêtre a fini à l’hôpital psychiatrique ou qu’un cousin était « idiot ».
Le plus souvent, on préfère que ces événements restent cachés, inconnus du reste de la famille, des enfants ou de la société dans laquelle la famille évolue. Mais, au détour d’une succession, on fait parfois des découvertes qui tout à coup donnent sens à des comportements, à des façons de faire qui, jusque-là, paraissaient étranges – et qui peuvent expliquer pourquoi l’on se maintient dans des relations toxiques.
Par peur du qu’en-dira-t-on, Nadine restait envers et contre tout avec son compagnon qu’elle n’aimait plus. La mère de Nadine elle-même était une personne conformiste, très désireuse de ne pas attirer l’attention sur elle et sa famille. Cela se traduisait par une fermeture aux autres, une volonté que ses enfants soient toujours parfaits, une peur de ce que les autres auraient pu penser d’elle et des siens, qui pouvait sembler pathologique.
Après la mort de sa mère, en cherchant des papiers pour la succession, Nadine mit la main sur le livret de famille de ses grands-parents. Et elle s’aperçut avec stupéfaction que sa mère était née deux mois avant le mariage de ses propres parents. Rien ne disait si elle était la fille légitime de son père.
Le puzzle commença à prendre forme dans l’esprit de Nadine : ce qu’elle avait pris pour une sorte de folie était en fait une protection. Sa mère était née dans une petite ville de province où tout se savait, où les voisins guettaient le moindre geste, où une naissance illégitime était une tare abominable, une honte que l’on gardait toute sa vie. Or, sa mère n’avait jamais parlé de rien. Même longtemps après que la famille eut quitté la province, le réflexe de protection demeurait. Et Nadine comprit alors qu’elle-même, ne parvenant pas à se séparer de son compagnon, perpétuait cette peur du qu’en-dira-t-on !
Extrait de « Se libérer des relations toxiques » de France Brécard aux Editions Eyrolles