Les insectes vivent sur la Terre depuis plus de 350 à 400 millions d’années, bien avant l’apparition des êtres humains. C’est le constat qu’on fait les chercheurs en découvrant un insecte fossilisé dans une tourbière d’Écosse.
Au IVe av. J.-C., le philosophe grec Aristote mentionne dans sa description des insectes seulement 47 espèces.
De nos jours, la science a répertorié environ 887 500 espèces d’insectes dans le monde. Les spécialistes s’accordent à dire qu’il en existe certainement 3 à 100 fois plus, en fonction des chercheurs. Concernant la France, le nombre d’insectes est plus réduit. Il est estimé à environ 35 000 et quelques milliers supplémentaires restant à découvrir.
Au cours de son évolution, pour des raisons de confort et de santé, l’être humain, dans sa relation conflictuelle avec la nature, a éprouvé le besoin de limiter les insectes, de maîtriser voire d’éradiquer leurs populations.
Pour cela, il utilise sans compter les insecticides à base de produits de chimie de synthèse non biodégradables au risque d’altérer sa propre santé, celle de sa famille, des autres, et celle des générations futures.
L’humain semble avoir oublié que tous les insectes sont des organisations et des formes de vie indispensables à l’équilibre écologique des écosystèmes dans lesquels lui-même vit. Dans un certain sens, les insectes sont des signes de la nature. Leur présence et leurs caractéristiques retranscrivent les qualités d’un macroclimat représentant la région, d’un mésoclimat constituant par exemple une vallée, et d’un microclimat représentant encore une zone plus restreinte.
La température, l’eau, les vents, les gaz atmosphériques, les champs électroatmosphériques, etc. font partie des facteurs abiotiques constituant les paramètres physico-chimiques limitant l’existence d’insectes à l’intérieur de ces zones. Ces mêmes paramètres sont les constituants du milieu de l’être humain.
Au Moyen Âge, il est communément admis qu’il existe deux types d’insectes, ceux créés par Dieu et les autres, par le diable. L’Église partage alors les croyances populaires sur la nature diabolique d’insectes en particulier. Ceux considérés comme des vermines étaient chassées par des prières et des processions. Il n’était pas rare de voir des exorcismes de champs et de cultures ravagés par les insectes. La période la plus favorable pour ces rituels se situe entre la fête de Pâques et celle de l’Ascension. En ce temps-là, les insectes nuisibles aux animaux et aux humains étaient sous l’emprise des sorciers.
Sur les milliers d’insectes que peut connaître un entomologiste il suffit pour le géobiologue d’en retenir quelques-uns, sans connaissance particulière, pour l’aider à comprendre les caractéristiques d’un lieu. C’est avec l’arrivée du printemps et ce jusqu’à la fin de l’automne que le géobiologue peut plus facilement observer le monde des insectes. Dans un premier temps, il est plus simple pour lui de noter la présence ou pas d’insectes volants.
Le papillon
Le plus facile à observer sa présence est le papillon. Une fois éclos, le papillon éveille des sensations de plaisir d’enchantement sur des lieux champêtres. Symbole de légèreté, de spiritualité, le papillon vole avec délicatesse dans les espaces fleuris dont les couleurs chatoyantes viennent ravir le regard. C’est lui qui va donner ses ailes à l’imaginaire anthropomorphique des fées et des elfes, souvent perçues comme les gardiennes des lieux.
Les anciens gréco-romains voyaient dans le papillon l’envol de l’âme du défunt. Cette conviction a perduré durant deux millénaires pour arriver à nos jours. Elle est encore en survivance dans certains groupes et communautés. L’envol de l’âme, une merveilleuse analogie pour signifier le passage dans un monde merveilleux. D’autres y voient des âmes en visite ou n’ayant pas encore quitté ce monde. Aussi l’absence de papillon dans une prairie fleurie, ou tout simplement dans un lieu peut-être le signe d’une perte de ce monde enchanteur à cause d’une pollution d’origine humaine ou de la tourmente engendré par le souffle du vent qui gêne leur vol fragile. Car le papillon est très sensible au vent. Ce vent, parfois insupportable, dont les anciens tenaient compte pour implanter et orienter les villes et les habitations. Au-delà du vent, le papillon a besoin d’un couvert végétal varié que sont les taillis, haies et bosquets pour se protéger de la pluie, du froid et des prédateurs. La présence de papillons peut laisser penser un lieu agréable à vivre puisqu’abrité du vent et bien fourni en végétation.
Un clin d’œil pour le petit papillon aux ailes de couleur bleu ciel entourées d’un liseré noir « Azuré bleu céleste » dont la présence marque, dans une prairie, la nature géologique d’un terrain calcaire. Un indicateur pour une autre approche du lieu.
L’absence de papillon alors que tout indique un biotope compatible doit poser questions et réflexions, qu’il convient d’étudier avant d’implanter la construction.
La mouche
Le deuxième insecte volant facilement identifiable sur un lieu, par le géobiologue, est la mouche. Cet insecte est diabolique dans les croyances populaires. Elle représente les forces occultes maléfiques. La mouche simple peut paraître des plus banales. Pour autant son nombre est un élément déterminant pour définir une nuisance. Une forte densité de mouches peut rapidement devenir un cauchemar au quotidien. Son nombre important peut être le signe de la proximité d’un bois ou d’une forêt ainsi que le voisinage d’un élevage de chevaux ou d’animaux de ferme comme les vaches. Ainsi, la présence de chevaux ou de vaches dans le pré voisin peut paraître magique seulement pour un temps.
La mouche, d’une part, est sensible à certains paramètres météorologiques. L’accroissement de son activité est le signe que la pression atmosphérique baisse et que le nombre d’ions positifs augmente dans l’air. Ces conditions météorologiques sont réunies à l’approche d’un orage. Une situation agaçante que de nombreuses personnes connaissent bien en période estivale.
D’autre part, elle vit essentiellement sur les lieux où l’activité électroatmosphérique est nulle. En d’autres termes les mouches se plaisent dans des microclimats où les champs électriques de l’atmosphère sont absents. Ce qui est contraire aux besoins vitaux de l’espèce humaine.
À la mouche simple vient s’ajouter la mouche dite « à viande », moins commune, mais plus désagréable. Elle a toujours été considérée dans l’histoire des humains comme le signe d’un environnement malsain, personnifiant la mort et l’incarnation du mal. Les religieux la chassaient à l’aide d’eau bénite.
Au Moyen-Âge elle symbolisait le « bas peuple » car comme lui, elle vit dans les lieux insalubres. Elle est attirée par les odeurs nauséabondes, elle vit et pond sur tout ce qui est fermenté et pourri.
La libellule
Le troisième insecte est la libellule. En France près de 90 espèces ont été recensées. Cet insecte est de plus en plus rare à cause de la pollution de l’air et des eaux, notamment à cause des pluies acides (apport d’azote). Sa présence est un indicateur de la bonne qualité des eaux dormantes que sont étangs, marais, etc., ou à faible courant, situés à proximité.
Certaines libellules peuvent voler assez loin de la zone humide. Là où la libellule vie il y a moins de moustiques.
La fourmi
Au sol, l’insecte le plus visible, quand il est présent, est la fourmi. Elle aussi, colonise les lieux où les champs électroatmosphériques sont nuls. Elle se rencontre donc plus facilement sous les arbres, en fond de vallées étroites, dans les gorges, etc. Elle est le signe d’un déséquilibre des champs électriques naturels de l’air ambiant, mais aussi et surtout elle peut marquer l’emplacement des zones géophysiques perturbées comme une faille humide. De ce fait, elle constitue un indicateur sur la qualité intrinsèque d’un site.
Dans les traditions antiques, la fourmi détient un autre secret : le secret de l’eau. Les anciens utilisaient la présence des fourmilières pour retrouver les courants d’eau souterrains afin de creuser des puits. Ces mêmes courants dont les champs de forces géophysiques sont perçus par les géobiologues et les sourciers à l’aide de leur biosensibilité.
Dans le monde de la géobiologie il est considéré que les fourmis sont attirées par les zones géopathogènes. S’il est possible, par exemple, d’observer une grosse fourmilière à l’intérieur d’un nœud d’un réseau géobiologique, il convient de souligner qu’il ne se s’agit pas d’une règle, et d’éviter de tirer des conclusions trop hâtives sur la possible corrélation.
Le grillon
Le grillon champêtre est présent sur tout le territoire. Il se retrouve essentiellement sur les terrains bien ensoleillés où l’humidité est totalement absente. Il est l’indicateur d’un terrain sur lequel l’eau ne stagne pas.
Un autre regard
Aujourd’hui, les scientifiques ont compris que les insectes sont de très bons bio-indicateurs dans un biotope. Malheureusement, la disparition de certains insectes est le signe d’un déséquilibre qui va de plus en plus se manifester sur les autres animaux et les êtres humains.
De très nombreuses études scientifiques sont en cours dans les milieux aquatiques, aériens et terrestres pour trouver les meilleurs bio-indicateurs, les plus significatifs, afin d’anticiper et de prévenir les conséquences de pollutions chimiques accidentelles ou indélicates, voire foncièrement irrespectueuses de la planète Terre.
Intérêt pour le géobiologue
Certes l’observation des insectes n’est pas déterminante pour comprendre un lieu. Cependant, le géobiologue peut utiliser les insectes pour compléter et affiner sa recherche d’un milieu favorable à l’humain. Lorsque le géobiologue remarque la présence de papillons, libellules et grillons, il peut envisager que le lieu se présente à lui sous de bons augures.
Mais attention, cette affirmation ne doit pas se transformer en biais cognitif pour la suite de l’intervention de géobiologie.
Pour citer cet article : Olifirenko Bernard, “Quand les insectes font signe”, site internet http://argemaformation.com/index.php/2021/04/26/quand-les-insectes-font-signe/ , le 26 mars 2021.