Par la force des arbres Edouard Cortès

L’écrivain, voyageur et ancien berger Edouard Cortès a décidé de vivre dans une cabane en haut d’un chêne pendant plusieurs mois. Il publie « Par la force des arbres » , un journal écrit pendant un séjour en forêt.

Lorsque j’ai trouvé Par la force des arbres chez ma libraire, entre le temps où on pouvait encore déambuler au milieu des livres …et juste avant un nouveau couvre feux à 18h, cet ouvrage m’a fait un petit clin d’œil. Une invitation au voyage ; de voyage, il peut l’être si on considère le fait de grimper et d’installer une cabane dans un chêne au milieu d’une forêt française ou si le voyage est celui que l’on pratique quand on cherche au milieu de la nature une raison de continuer de vivre .

Car , c’est bien de cela qu’il s’agit : l’auteur est meurtri par l’échec de son expérience de berger , il a du céder son troupeau de brebis , il a besoin de s’isoler, d’abord pour pleurer sur son sort, puis par la magie de ce qui l’entoure et se transforme au fil des jours et des saisons , pour se hisser au dessus de ses propres peines et avancer vers un avenir moins sombre et se réconcilier d’une part avec lui-même et ensuite avec les autres et les aléas de l’existence .

Les pages d’observation de ce qui l’entoure, du plus petit escargot au cerf, de la chute d’un arbre à l’éclosion d’un lys sont très belles.
La solitude n’est pas un fardeau lorsqu’elle est voulue, décidée. En 2020, nous avons tous connus et subis le confinement. Je me souviens avoir pensé, les deux premières semaines, qu’il s’agissait d’un jeu, un challenge. Dans ce monde d’opulence, une cure forcée de privation ne pouvait faire aucun mal. Et puis les semaines se sont accumulées, sans toujours l’ombre d’une “libération”. Mais s’agissait-il vraiment de cela ? Même si cette période fut difficile, insupportable par moments, n’a-t-elle pas le mérite de nous forcer à réfléchir sur ce qu’est l’essentiel ? J’ose espérer que oui. Mais, pris dans l’engrenage des habitudes, du confort et de l’égoïsme, saurons nous tirer quelque leçon, aussi mince soit-elle, de cette expérience (je l’espère) unique ? A l’aurore de cette année 2021, quel bilan peut-on faire ? Certes, 2020 ne fut pas un cadeau, pourtant beaucoup d’entre nous ont su trouver des alternatives à leurs occupations habituelles, ont su faire les choses différemment. Il serait peut-être judicieux d’accepter cette époque comme une opportunité de faire mieux, faire plus intelligemment, faire sans dommages collatéraux. Je ne le sais pas encore, mais je note une certaine prise de conscience, une envie, un besoin de ne pas continuer ainsi.
🌳 Si 2020 a un mérite, ce sera au moins celui-ci… Cette lecture clôt parfaitement cette année si particulière.

Alors, on réalise son rêve de gosse et on construit sa cabane dans les arbres ? Ou on va vivre en ermite au dessus de la terre et de ses emmerdes … Chacun y pioche ce qu’il veut …

 

Extrait de ce livre:  » C’est ainsi que certains de nos ancêtres avisés choisissaient  la position de leur demeure. Après avoir observé où le bétail aimait à passer régulièrement la nuit, ils bâtissaient à cet emplacement. Ils n’gnoraient pas que la terre, les failles, les nappes, ls sources et les vents offrent selon les endroits des forces favorables à l’existence. Cela ne relevait paq de la croyance. Ils empruntaient aux animaux leur perception affinée des mystères naturels. Les hommes ne vivaient pas de la nature car ils étaient la nature…. » , le socle de la géobiologie.