Les stades du sommeil

Le besoin de sommeil est soumis aux lois de l’homéostasie du corps : le corps recherche l’équilibre entre la veille et le sommeil. Notre sommeil n’est pas, comme on pourrait l’imaginer, continu. Il se découpe en plusieurs cycles successifs, 4 à 6 par nuit en moyenne. Chaque cycle dure environ 90 minutes et chaque cycle est composé de plusieurs types de sommeil.

La veille

L’état de veille se caractérise par un état actif, conscient du monde extérieur, avec la présence de mouvements oculaires et de tonus musculaire. Les ondes cérébrales sont rapides de type Alpha, Bêta et Gamma. En état de veille, le corps produit de l’adénosine et sécrète certains types de neurotransmetteurs/neuromodulateurs comme la dopamine, l’acétylcholine, l’histamine, la noradrénaline, la sérotonine, l’hypocrétine. Il y a plus précisément deux états de veille : l’état de veille calme au repos lorsque nous avons les yeux fermés et l’état de veille active lorsque nous avons les yeux ouverts.

 

L’endormissement (stade 1)

Le stade d’endormissement correspond au stade d’entrée dans le sommeil et établit la frontière entre le veille et le sommeil. Les ondes cérébrales Alpha disparaissent au profit des ondes Thêta. C’est en quelque sorte le stade de préparation au sommeil avec la mise en place progressive des différents mécanismes physiologiques et biochimiques qui préparent le corps au sommeil. L’endormissement se caractérise par un ralentissement du rythme des ondes, une diminution du tonus musculaire et la sécrétion de GABA, un neurotransmetteur inhibiteur du système nerveux central qui induit la relaxation. Dans cette phase, nous demeurons sensibles aux stimulus extérieurs ce qui peut nous ramener à l’état de veille. Le temps d’endormissement chez un bon dormeur n’excède pas 20 minutes. Au-delà, on considère qu’il y a des difficultés d’endormissement.

 

 Le sommeil lent léger (stade 2)

C’est le début du sommeil. Ce stade se caractérise par davantage de relâchement musculaire et un ralentissement des rythmes cardiaque et respiratoire. Toutefois, le réveil sera facile à ce stade car nous pouvons à tout moment réagir et nous réveiller face à des stimulus extérieurs. Les ondes cérébrales de type Delta sont lentes. Les mauvais dormeurs, qui se réveillent trop facilement pendant cette phase, auront l’impression de ne pas avoir dormi. Ce stade est plus important sur les derniers cycles de la nuit. Sa durée dépendra donc de la durée totale de sommeil. C’est le type de sommeil majoritaire car il représente environ 50% de la durée totale de sommeil selon l’âge et l’état du sujet. Il se caractérise par l’apparition d’ondes plus lentes encore.

 Le sommeil lent profond (stade 3)

Le sommeil lent profond est le sommeil le plus récupérateur avec un ralentissement de l’activité cérébrale et un tonus musculaire très faible. Les ondes cérébrales sont très lentes et de grande amplitude en proportion croissante, dont 20% d’ondes Delta. Pendant ce stade, la respiration est ample et régulière, et le dormeur est très difficile à réveiller. La proportion de sommeil lent profond est importante en début de nuit et diminue jusqu’à disparaître en fin de nuit. Par ailleurs, la durée de ce stade est normalement constante, autour de 100 minutes, quelle que soit la durée de sommeil totale de la nuit. Autrement dit, quand la durée totale de sommeil est réduite, la durée totale du sommeil lent profond est normalement préservée car le corps s’adapte au manque de sommeil en privilégiant le sommeil le plus réparateur.

 

Le sommeil paradoxal (stade 4)

On le nomme sommeil paradoxal car, bien qu’endormi et avec une relaxation totale des muscles, l’activité cérébrale est rapide et intense comme si le dormeur était éveillé. Les ondes cérébrales sont rapides de type Alpha, Bêta et Gamma. La respiration est irrégulière et les mouvements oculaires les yeux fermés sont rapides comme en état de veille. Ce stade de sommeil est celui qui favorise le plus les rêves et qui est important pour la consolidation de la mémoire. À l’inverse du sommeil lent profond, ce stade 4 voit sa quantité augmenter au fur et à mesure de la nuit, ce qui explique que nous nous souvenons de nos rêves surtout le matin.