Les lignes d’or Sylvain Tristan

Pourquoi TOUTES les capitales des premières grandes civilisations furent érigées sur ces axes

Par Sylvain Tristan

Et si l’ensemble des premières grandes civilisations de la planète – Sumer, Egypte, Grèce ou encore Olmèques au Mexique et civilisations pré-incaïques en Amérique du Sud – portaient toutes en elles l’empreinte irréfutable d’une origine commune ? C’est là la thèse audacieuse de Sylvain Tristan qui, dans ce livre qui se lit comme une enquête policière, affirme que la civilisation mégalithique (dont le temple de Stonehenge constitue le joyau) était composée d’un grand peuple de marins et d’astronomes capables de merveilles jusqu’ici insoupçonnées. Ce peuple était en outre le détenteur d’une géométrie à 366 degrés réconciliant la distance et le temps, intrinsèquement supérieure à la nôtre. Mais le plus incroyable, c’est que chacune des premières capitales antiques (Babylone, Thèbes, Mycènes, Stonehenge ou Alésia) a été bâtie sur un réseau de lignes uniformément espacées dans cette géométrie, preuve que ces civilisations ne sont pas nées indépendamment les unes des autres. Ce n’est pas un pavé mais un menhir que l’auteur jette dans la mare des idées préconçues sur la genèse des grandes civilisations, grosse pierre dont l’onde de choc pourrait créer bien des remous au sein de l’histoire  » officielle « , qui s’en trouve bouleversée à jamais…  » cet ouvrage est un must pour tous ceux qui ont le sentiment que l’Histoire ne s’est pas déroulée comme on nous l’a enseignée. Préparez-vous à être stupéfiés.  » Alan Butler, auteur de Civilizotion One. Biographie de l’auteur Sylvain Tristan enseigne l’anglais dans un lycée de Bourges. Passionné d’énigmes historiques et de mathématiques, il mène avec le Britannique Alan Butler cette enquête inédite dans le passé depuis maintenant quatre ans. Retrouvez les tout derniers développements de ses recherches sur www.leslignesdor.com.

La science mystérieuse des anciens druides

Importants personnages de la société celtique, les druides étaient connus comme les gardiens de la connaissance mystique. Mais certains indices laissent supposer qu’ils étaient bien plus savants qu’on ne le croit : emplacement de leurs villes, mathématiques comme « langage secret »… Les druides étaient-ils les maîtres, ou bien les héritiers d’un savoir immémorial ?

Auteur Aurélie Aimé Résumé des lignes d’Or de Sylvain Tristan

Les druides – qui auraient évolué entre 800 av. J.-C. et 100 ap. J.-C. dans les sociétés celtiques au nord-ouest de l’Europe et en Grande-Bretagne – étaient sans nul doute des personnages extrêmement influents. Que sait-on de ces sages au pouvoir suprême ?
Pour protéger leur savoir, les druides misaient sur une transmission exclusivement orale. Nous ne disposons donc d’aucun texte d’origine. Toutefois, quelques auteurs antiques nous ont permis de mieux les comprendre. L’historien grec Strabon (-60 à 20) écrira que la prêtrise celtique se divisait en trois classes. Les vates, qui correspondaient aux prophètes, les bardes, des poètes, et les druides, avec leur tunique blanche et leur grande barbe.
Les druides endossaient une pluralité de fonctions, à la fois religieuses, éducatives, judiciaires et politiques. Ils croyaient en l’immortalité de l’âme et en la réincarnation. César témoigna que « [les druides] président aux sacrifices publics et privés et règlent les pratiques religieuses ». En marge de l’image qu’ils véhiculent souvent, ces rituels violents s’ancrent dans une époque impitoyable. Les druides étaient également consultés à titre de juges. Dion Chrysostome, philosophe grec (40 à 120), affirmera que les rois ne pouvaient décider de rien sans les consulter : « Ce sont eux qui commandent et par ces rois assis sur des trônes d’or, habitant de magnifiques demeures, sont leurs ministres et les serviteurs de leur pensée. »

Des connaissances astronomiques

Les druides étaient aussi des astronomes hautement qualifiés, capables de conceptualiser le temps, comme l’a démontré le « calendrier de Coligny », une table de bronze du IIe siècle. Leurs « enceintes sacrées », témoignages de leur maîtrise de la géométrie, étaient orientées astronomiquement, et parfois en fonction des solstices. D’après Pomponius Mela, géographe romain (15 à ?), « ces maîtres font profession de connaître la grandeur et la forme de la Terre et du monde, les révolutions du ciel et des astres, et la volonté des dieux »… Faut-il entendre que les druides savaient que la Terre est une sphère et en connaissaient les dimensions ? En matière de hiérarchie, Jules César témoignera : « À tous ces druides commande un chef unique, lequel exerce parmi eux l’autorité suprême […]. À une certaine époque de l’année, ils se réunissent en un lieu consacré du pays des Carnutes que l’on tient pour le centre de la Gaule. Là, viennent de toutes parts tous ceux qui ont des contestations et ils se soumettent à leurs avis et à leurs jugements. » Les Carnutes (peuple de la Gaule celtique) ont donné leur nom à la ville de Chartres, probablement le site de ces rassemblements. Une autre ville d’importance majeure était Alésia, souvent considérée comme le foyer et la métropole de toute la Celtie.

Une géométrie sacrée ?

Mais les connaissances des druides iraient bien au-delà de celles qu’on leur prête. C’est la théorie soutenue par Xavier Guichard, inspecteur de police et archéologue amateur. Dans les années 1930, il aurait découvert la preuve que les sages de l’âge du bronze utilisaient un système de lignes longitudinales et latitudinales. Dans Éleusis Alésia, il affirme qu’un nombre anormalement élevé de villages, villes et hameaux en Europe occidentale portent un nom qui semble dériver de la racine Alésia – et que ces lieux seraient alignés. Il nomma ces méridiens « lignes de sel ».

Des recherches archéologiques toujours en cours pourraient apporter des clés quant aux origines potentielles des druides.

Le consensus archéologique place Alésia à Alise-Sainte-Reine (Bourgogne-Franche-Comté). Toutefois, « Bernard Fèvre a retrouvé, sur la colline qui surplombe le petit village de Guillon, des fragments de murs immenses et d’autres éléments qui lui ont fait penser que Vercingétorix et César étaient en fait là, à 30 km d’Alise-Sainte-Reine », explique Sylvain Tristan, spécialiste de la géométrie mégalithique. L’Alésia de Guillon permet de corroborer la thèse des méridiens. L’auteur a en effet pu démontrer qu’Alès, Alost (Aalst) en Belgique et le site de Guillon sont alignés et qu’Alésia se trouve pile à mi-chemin des deux autres. Le signe d’une géométrie sacrée sur le continent européen ? Les villes gauloises de Bibracte, Troyes et Reims se trouvent aussi à des distances mathématiquement significatives, sur ce même méridien.
Étonnamment, sur ces lignes druidiques se trouvent les plus beaux sites mégalithiques de Grande-Bretagne, pourtant construits des millénaires auparavant : Stonehenge, Avebury, Silbury… Cela pourrait-il impliquer un lien entre les druides celtes et les bâtisseurs qui érigèrent les mégalithes entre -4800 et -1200 ?
Leurs points communs semblent nombreux. D’abord, les structures furent souvent construites et orientées en fonction du mouvement des astres. Dans son ouvrage(1), l’auteur explique qu’« en voyant la répartition des monuments mégalithiques sur une carte, le généticien italien Luigi Luca Cavalli-Sforza formula l’hypothèse de l’existence de prêtres-astronomes au sein du peuple mégalithique ; de son point de vue, l’astronomie et la religion étaient probablement liées à ces époques lointaines ». Ce peuple était capable de débiter, transporter et ériger d’énormes blocs de pierre et de naviguer en haute mer, ce qui confirmerait qu’ils connaissaient les étoiles pour s’orienter. « Nous devons en déduire qu’il existait parmi eux des sages possédant à la fois les connaissances techniques et astronomiques pour cela, mais également le pouvoir politique ou spirituel de rassembler des milliers de personnes collaborant dans un but commun. » Pour Sylvain Tristan, « même si les druides celtes n’élevaient plus de mégalithes, nous voyons que la probabilité est assez forte pour que l’origine des druides celtes se trouve au sein de ces prêtres-astronomes mégalithiques supposés».

Des mathématiques unifiées avec le vivant

Revenons aux lignes de sel de Xavier Guichard. Ce dernier a supposé que les druides s’étaient fondés sur une géométrie à 360 degrés pour leurs tracés. Cela paraît douteux, puisque ces lignes auraient alors été trop resserrées les unes par rapport aux autres.
L’auteur et ingénieur de formation Alan Butler démontrera, dans les années 1990, que les sages du peuple mégalithique se seraient plutôt fondés sur une -géométrie à 366 degrés. Il a étudié le disque de Phaistos, petit artefact de terre cuite de la civilisation minoenne (2000 av. J.-C.), qui serait un calendrier très élaboré fondé sur une année de 366 jours. Il a supposé que si les Minoens avaient ainsi divisé l’année, ils auraient pu procéder de même pour diviser la Terre en degrés. De plus, 366 est un chiffre qui correspond à une réalité astronomique, d’après Sylvain Tristan. En effet, le temps de faire une révolution autour du Soleil (en une année sidérale(2)), la Terre effectue exactement 366 1/4 (soit 366 10/40) rotations sur elle-même. Ces deux nombres, 366 et 40 (avec comme base 10, la base de notre système numérique) sont donc absolument fondamentaux.
Alan Butler a supposé que les Minoens auraient subdivisé la circonférence terrestre en unités plus petites pour mesurer les distances sur le terrain : « Butler trouva deux preuves que cette géométrie avait bien existé : le pied minoen, unité de mesure des anciens Crétois, et le yard mégalithique, unité de mesure présumée du peuple mégalithique. [Ces mesures] étaient des subdivisions très précises de la circonférence terrestre dans la géométrie à 366 degrés. Ainsi, la seconde d’arc minoenne (et donc du peuple mégalithique, grand peuple de marins) équivalait à 1 000 pieds minoens ou 366 yards mégalithiques. » Un degré de précision très impressionnant, car si le yard mégalithique n’avait été qu’un demi-millimètre plus long, alors la circonférence extrapolée de la Terre aurait été « de plus de 20 kilomètres trop longue ! », d’après l’auteur.
Cette découverte impliquerait que le peuple mégalithique se servaient d’un ensemble mathématique incroyablement harmonieux et que les druides, dans leur lignée, auraient perpétué son usage. Sylvain Tristan ajoute que « la partie la plus étonnante du système, du moins en théorie, est que les concepts de temps et de distance étaient réconciliés au sein d’une géométrie commune. C’est comme si nous employions aujourd’hui une forme dégénérée de celle-ci, comme si nous avions oublié le système unifié qui pourrait avoir existé ».
L’utilisation récurrente des chiffres 366, 40 et 10 par les druides, que l’on retrouve aussi dans les proportions de leurs constructions, est-elle le fruit du hasard ? C’est la question que soulève Sylvain Tristan : « Est-il possible que ceux qui ont créé cette géométrie aient décidé d’utiliser ces nombres (366, 40 et la base 10) autant que possible parce qu’ils reflètent directement une caractéristique physique fondamentale de notre planète, c’est-à-dire le fait que la Terre fait 366 10/40 (366 un quart) tours sur elle-même, tandis qu’elle effectue une révolution complète autour du Soleil ? » Cela est d’autant plus surprenant que ces nombres sont omniprésents dans la physique de notre monde et dans la biologie humaine. À titre d’exemples, la circonférence de la Terre équivaut à 366 % de celle de la Lune, la circonférence du Soleil est environ 400 fois supérieure à celle de la Lune. Il faut 40 semaines pour créer un corps humain non prématuré… Pourrait-on y voir l’œuvre d’un « grand architecte » de l’Univers qui aurait étalonné notre monde en utilisant ces nombres particuliers ?

Des découvertes récentes

Enfin, des recherches archéologiques toujours en cours pourraient apporter des clés quant aux origines potentielles des druides, voire confirmer qu’ils étaient bien plus évolués qu’on ne le pensait. Une grande partie de l’héritage des bâtisseurs-marins du mégalithique a disparu sous les eaux autour de -6000 à -5000. « La mer du Nord n’a pas toujours été une mer, note Sylvain Tristan, il existait une vaste plaine, puis une grande île, mais elle a finalement été engloutie par la mer il y a quelques millénaires, juste après la dernière glaciation. On la connaît aujourd’hui sous le nom de Dogger Bank – un banc de sable sous-marin de 160 milles de long dans une zone peu profonde de la mer du nord. Elle faisait partie d’une énorme masse terrestre aujourd’hui dénommée Doggerland, qui reliait autrefois la Grande-Bretagne au nord de la France, à la Belgique, aux Pays-Bas, à l’Allemagne et au Danemark. » Selon les termes du géophysicien Richard Bates, « Doggerland constituait le véritable cœur de l’Europe jusqu’au moment où le niveau de la mer a augmenté pour nous donner le contour de la côte du Royaume-Uni d’aujourd’hui. […] Nous avons été en mesure de modéliser sa flore et sa faune, de construire une image de l’ancien peuple qui y vivait et de commencer à comprendre certains des événements dramatiques qui allaient ensuite modifier le territoire ». Des silex, des lieux de sépulture humains, d’intrigantes pierres levées, ainsi qu’une tombe collective de mammouths ont été retrouvés sur place. Ces éléments rappellent les récits de peuples mythiques, dans l’Antiquité : « Il semble très probable que les Atlantes et les hyperboréens dépeints par Diodore dans deux sections différentes de sa Bibliothèque historique se réfèrent à un seul et même peuple, et donc que l’historien grec ne se rendit pas compte que le matériau qu’il avait puisé dans deux sources différentes était deux descriptions somme toute assez similaires d’une seule et même civilisation », avance Sylvain Tristan. Atlantes, hyperboréens ou druides du mégalithique : plusieurs mots pour décrire une seule civilisation de génies oubliés de la Préhistoire ?