Les enfants sont très sensible aux ondes électromagnétiques

L’impact des ondes électromagnétiques sur la santé reste flou. Les études sont contradictoires, toutefois on voit qu’il peut exister des risques. Ne représentent-elles aucun danger, ou doit-on éviter la surexposition des personnes les plus à risque, les enfants notamment ?

Délicate question que celle des effets potentiels des ondes électromagnétiques sur l’organisme. Les témoignages des électrosensibles – les personnes intolérantes aux champs magnétiques – parlant de maux de tête, de sommeil perturbé, de douleurs sourdes et parfois de dépression, ont souvent de quoi inquiéter.

À l’inverse, des messages, études scientifiques à l’appui, avançant l’innocuité des ondes à un degré d’exposition « normal » se veulent rassurants. Que faire dans ces cas là ? Devons-nous nous protéger des ondes et devons-nous tout particulièrement éloigner nos enfants des sources électromagnétiques ?

Ondes et pollution électromagnétique

Un champ électromagnétique est l’interaction entre le champ électrique généré par la présence de charge électrique, et le champ magnétique, c’est-à-dire le champ de force résultant du déplacement des charges. Les téléphones mobiles, les radios, la lumière, les micro-ondes et les box Internet notamment, émettent des ondes électromagnétiques. Invisibles, ces ondes sont donc présentes partout.

Le développement de toute la technologie ultra-sophistiquée dont nous disposons à présent, a fait apparaître une nouvelle forme de pollution : la pollution électromagnétique.

Les enfants, et même les tout-petits, ne sont pas épargnés puisque de plus en plus de gadgets leur étant destinés émettent eux aussi des ondes électromagnétiques. Un écoute-bébé par exemple, peut être aussi puissant qu’un téléphone portable, surtout s’il est posé directement dans le berceau.

Ondes électromagnétiques et santé

La question divise et aucune réponse claire et satisfaisante n’est apportée. Les ondes sont-elles dangereuses ? Ont-elles un impact sur notre santé ?

Même les autorités sanitaires n’ont pas de discours réellement tranché : en mai 2011, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), qui fait partie de l’OMS, a classé comme « peut-être cancérogènes pour l’homme » (favorisant l’apparition d’un cancer), les champs électromagnétiques de radiofréquences, y compris ceux émis par les téléphones. En 2015, une étude de l’université Jacobs de Brême a montré que les ondes stimuleraient les tumeurs cancéreuses déjà existantes, mais ne seraient pas à l’origine de celles-ci.

Paru en 2012, le rapport de Bioinitiative a fait beaucoup de bruit. Se basant sur les résultats de 1.800 études, il apporte la preuve scientifique de la nocivité des ondes sur les populations, et notamment celles dites sensibles, à savoir les enfants, les femmes enceintes et les « gros consommateurs » de téléphones portables.

Le rapport met en avant notamment l’impact des ondes des téléphones portables et du Wifi sur la qualité du sperme, entraînant une malformation des spermatozoïdes et diminuant la fertilité.

Le Dr Martha Herbert, neurologue et pédiatre américaine, met en relief la forte corrélation entre l’exposition aux ondes, et le développement de l’autisme et de ses symptômes : « Même si les recherches sont toujours en cours, il est urgent d’abaisser les seuils d’exposition aux ondes et aux technologies sans fil que ce soit pour les personnes atteintes d’autisme, les enfants de tous âges, les futurs parents, et durant la grossesse. »

Des preuves d’une plus grande vulnérabilité des enfants

L’une des conclusions de l’étude Bioinitiative est en effet de pointer l’évidence d’une plus grande vulnérabilité des enfants aux ondes. Il avait déjà été exposé à maintes reprises que les enfants étaient plus sensibles aux ondes électromagnétiques, notamment celles émises par les téléphones portables. Les petits ont en effet un crâne plus fin que celui des adultes, et il contient davantage de fluides. Le crâne d’un enfant de 5 ans absorberait 10 fois plus de radiations que celui d’un adulte.

Parmi les résultats des 1.800 études, il y a donc des preuves solides sur le fait qu’une exposition aux ondes répétée du foetus et de l’enfant très jeune, aurait des conséquences particulièrement néfastes. L’impact serait plus ou moins grave en fonction du moment de l’exposition, si elle a lieu pendant des phases critiques de croissance et de développement. Des troubles pourraient se manifester plusieurs décennies plus tard.

D’après le Dr David O. Carpenter, co-éditeur du rapport, « nous avons dorénavant beaucoup plus de preuves concernant les risques sanitaires qu’encourent des milliards de personnes à travers le monde ».

Une des précautions à prendre est l’encadrement de l’exposition des enfants aux ondes électromagnétiques. C’est en ce sens qu’une loi a été votée en janvier 2015, qui interdit notamment la présence du Wifi dans les crèches et qui limite son autorisation dans les écoles.

Toutefois, l’exposition n’est pas limitée dans les espaces privés, et notamment à la maison. Une sensibilisation des parents aux effets possibles des ondes électromagnétiques sur leurs enfants serait vraiment souhaitable.

Comment nous protéger des ondes ?

Même si l’on ne peut se couper de l’ensemble des ondes qui nous entourent, il est possible de limiter l’exposition de toute la famille grâce à quelques mesures simples.

  • utiliser le kit mains-libres pour téléphoner ;
  • tenir le portable éloigné du ventre des futures mamans (et des parties intimes des futurs papas) ;
  • couper la box lorsque l’on ne s’en sert pas, et la placer le plus loin possible des chambres des enfants ;
  • placer le babyphone à plus d’un mètre du lit de bébé ;
  • éviter les télévisions ou les tablettes dans les chambre des enfants ;
  • ne pas laisser son ado dormir avec son téléphone portable.

Il existe même des vêtements anti-ondes électromagnétiques, notamment pour les femmes enceintes et les enfants. Quant à savoir s’il s’agit d’une nouvelle astuce marketing, ou s’ils possèdent une réelle utilité, on vous laisse le soin de juger.