Le point de vue du géobiologue sur les sites SEVESO

Origine du risque Seveso

La notion de « site SEVESO » vient de l’usine chimique ICMESA, qui en 1976 rejette accidentellement dans l’air de l’herbicide contenant de la dioxine. Cette usine était située sur la commune de Seveso, dans le nord-ouest de l’Italie.

 

Risque SEVESO en France


La France compte à ce jour 1312 sites classés SEVESO. Ce classement se divise en 607 sites SEVESO seuil bas et 705 sites SEVESO seuil haut. La différence se fait sur les caractéristiques des produits stockés et leur quantité.

La répartition des sites SEVESO sur le territoire national est inégale. Un département comme les Hautes-Alpes n’a pas de site SEVESO. D’autres au contraire comptent un grand nombre de sites de ce type. C’est le cas pour la Seine-Maritime avec 75 sites.

 

Réglementation en vigueur


Depuis le 24 juin 1982, conformément à la directive européenne SEVESO, la réglementation française soumet ces sites à un Plan de Prévention des Risques Technologiques (PPRT). Cette réglementation a été révisée deux fois. La dernière version SEVESO 3 date du 4 juillet 2012.

Une réglementation nationale, la loi « Risques » du 30 juillet 2003 a mis en place un plan d’action global portant sur plusieurs priorités. Parmi celles-ci figure la maîtrise de l’urbanisation aux abords de certaines installations industrielles à haut risque (PPRT).

 

Un accident majeur


Le jeudi 26 septembre à 2 h 45 mn un incendie a ravagé une zone de stockage de l’usine de Lubrizol située sur la commune de Rouen à seulement 2,5 km du centre-ville. Cela, n’est pas sans rappeler dans une moindre mesure l’explosion de l’usine AZF à Toulouse le 21 septembre 2001.

Mission du géobiologue


Il convient de rappeler que la Géobiologie est une discipline de l’hygiène de l’environnement. Cependant, tous les géobiologues n’ont pas la même compétence. Celle-ci dépend de la formation suivie et/ou de l’expérience professionnelle. Certains géobiologues sont plus spécialisés dans des domaines que d’autres comme par exemple les champs électromagnétiques, les élevages, la géométrie des maîtres d’œuvre, l’urbanisme, etc. Afin de clarifier le contenu de l’intervention, il est conseillé au client de demander au géobiologue son champ d’investigation et les compétences mises en œuvre avant de passer commande d’une intervention. Ce point très important est rappelé dans le Guide Pratique du Client élaboré par la Confédération Nationale de Géobiologie.

Dans le cas de la proximité d’une usine de type SEVESO, le géobiologue en tant que préventeur doit être à même d’apporter des éléments de réflexion à son client. Il doit tout mettre en oeuvre afin de réduire les conséquences lorsque celui-ci fait partie des populations avoisinantes. Pour cela, sur les quatre outils mis en place par les pouvoirs publics, il va intervenir essentiellement sur les choix d’urbanisation (logement et terrain) en éloignant son client au mieux du risque (les populations du danger) et en l’informant sur les risques encourus (le public).

Au regard des différentes zones définies par la préfecture et de la nature de l’usine du type SEVESO, le géobiologue, fort de sa compétence professionnelle, va aider le client à réfléchir sur la pertinence du choix de tel ou tel bien.

Il faut savoir qu’à ce jour, il n’existe pas de distance de sécurité standard pour tous les sites SEVESO. La dangerosité de chaque site est évaluée par une commission en fonction de laquelle différentes distances seront définies autour du site industriel. A partir de là, il sera délimiter les zones d’interdiction et les zones de prescription dans lesquelles les constructions sont régulées.

Peut-on vivre à proximité

Un site classé SEVESO reste un site SEVESO, y compris en respectant scrupuleusement toutes les mesures de sécurités mises en place par les industriels et les pouvoirs publics. En fonction de la nature des produits et substances fabriquées ou stockées, il est quasiment impossible d’éviter de façon certaine une pollution diffuse sur le long terme et/ou accidentelle majeure (imprévue).

 

Après la fermeture

Un site SEVESO, même après sa fermeture, est toujours pollué. Le site continu de faire partie des sites les plus pollués tant que les travaux de dépollutions ne sont pas terminés dans les règles de l’art. Bien souvent, les sols du site lui-même, des terrains avoisinants et des eaux souterraines restent contaminés pour de nombreuses années, ce malgré toutes les techniques mises en œuvre pour la décontamination du site.

Conclusion

La vigilance est de mise lors de la location ou l’acquisition d’un bien, même dans un environnement semblant bien calme, où rien n’est particulièrement visible. Une question doit toujours être présente à l’esprit : « Qu’en est-il réellement aujourd’hui du lieu et quel a été son passé ? ». Le géobiologue est là pour aider à répondre à ces deux questions en une.

Pour citer cet article : Olifirenko Bernard, Le point de vue du géobiologue sur les sites SEVESO, site internet : http://argemaformation.com/index.php/2019/10/24/le-point-de-vue-du-geobiologue-sur-les-sites-seveso/, le 24 octobre 2019.
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