Le géobiologue et les mégalithiques sous la voûte céleste

 

Le géobiologue et les mégalithes sous la voûte céleste

Deuxième Partie

 

Les mégalithes plantés dans la terre ont bien une relation intime avec les spécificités locales du sous-sol : veines d’eau souterraine, failles, cavités, particularités géologiques, etc. Invisibles à la surface, nous pouvons néanmoins ressentir leur présence.
Dans un précédent article, nous avons vu comment ce lien étroit est entretenu entre menhirs et  dolmens et la Terre-Mère, montrant comment les anciens savaient dompter la « Vouivre ».

C’est à partir de ce point d’ancrage que nous allons maintenant lever les yeux et regarder plus loin, plus haut. Ici commence une deuxième histoire qui nous démontre comment les bâtisseurs de ces mégalithes ont fait dialoguer leur architecture avec des éléments cette fois-ci  bien visible et tout aussi fascinant : ce Ciel-Père, c’est-à-dire le cosmos.

Si l’homme du XXIe siècle est aujourd’hui coupé dans son milieu de sa relation au ciel et aux astres qui le composent, nous retrouvons à travers l’étude des mégalithes le souci d’intégrer dans ces constructions le référent cosmique.  Ce ciel, du jour et de la nuit vers lequel pointe la pierre dressée.

C’est d’ailleurs l’une des missions du géobiologue aujourd’hui. À travers son art, il peut ramener le cosmique qui fait défaut dans des habitats modernes et restituer ainsi cet équilibre dynamique Terre/Ciel dans lequel l’homme baigne depuis la nuit des temps.

 

Ces Dolmens qui ne perdent pas le nord.

À travers différents travaux de recherches d’archéologues sur l’étude des orientations des monuments mégalithiques, les résultats ont révélé que, dolmens et menhirs ne pointaient pas vers n’importe où.

Bien au contraire, cette branche scientifique appelée archéoastronomie montre la relation entre la course des astres : Soleil, Lune et même étoiles, avec ces si vieilles architectures.

On remarque que certains dolmens sont situés sur des promontoires appelés tumulus, comme surélevés par rapport au niveau du sol. En plus de recréer l’idée de caverne, cette position relevée permet d’optimiser la rencontre du mégalithe avec les éléments du cosmos.

Points d’arrêt des apparitions du soleil et de la lune coté Est ©Benoît Blein. Exemples de deux dolmens sur le Causse de Ledenac au nord de Rodez, l’un pointe sur l’apparition du soleil lors du Solstice d’hivers le 21 décembre, l’autre sur un point d’arrêt de la lune. illustration ©Benoît Blein

Let the sunshine

« Laissons entrer le soleil », une chanson dont le refrain devait déjà être murmuré il y a plus de 6000 ans. Nous avons tous en tête les images retransmises le 21 juin, jour du solstice d’été (jour le plus long), en direct de Stonehenge en Angleterre, offrant un spectacle saisissant où les derniers rayons du soleil traversent « pile » les arches, grandes portes formées d’immenses pierres dressées et organisées en cercle.
Ce lieu très médiatique n’est pourtant pas le seul à être pourvue d’une telle mise en scène.
En effet, il a pu être prouvé de manière statistique, que nombre de mégalithes ont un lien avec les apparitions et disparitions du soleil.

Gardarem lo solelh !

Ainsi, dans le sud de la France, dans l’Hérault sur le Larzac, une grande quantité de dolmens sont ouverts en direction du sud-ouest. « Sud-ouest », c’est assez vague. Plus précisément, la moitié de ces monuments recensés pointent vers des orientations dont les angles se situent entre 230°N à 240°N. À cette latitude, ces directions correspondent à la disparition à l’horizon du soleil autour du 21 décembre, à l’occasion du solstice d’hiver (jour le plus court).

D’une manière plus générale, on retrouve ces points d’arrêts de la course du soleil à travers nombre de sites mégalithiques marquant ainsi dans le paysage les apparitions et disparitions du soleil lors des deux solstices, mais aussi des équinoxes ou intermédiaires.

Dolmen des Bardels (12),Azimut 54°. la direction pointe vers l’apparition du soleil le 21 juin derrière les monts d’Aubrac, jour du solstice d’été. illustration ©Benoît Blein

 

Le dolmen a rendez-vous avec la Lune

Le deuxième astre visible depuis la Terre n’est pas exclu de la distribution du spectacle offert par les mégalithes. La lune, satellite de la Terre, tient elle aussi son rang.

C’est ainsi que certains dolmens sont ouverts en direction de « points d’arrêts » de la Lune, marquant les moments où l’astre apparaît ou disparaît le plus haut ou le plus bas à l’horizon.

On notera que sous nos latitudes, l’amplitude de ces points est plus grande d’une dizaine de degrés que celle du soleil.

« Pour atteindre l’inaccessible étoile »

On peut imaginer la volonté d’ancrer le mégalithe sur un point précis de la voûte céleste en rapport avec un levé héliaque. On connaît à travers les récits légendaires de multiples civilisations l’importance du ciel étoilé dont la disposition des astres par rapport aux autres était particulièrement bien connue.

Pour le géobiologue qui travaille à partir de l’Autre Champ de Cohérence (ACC), la distance ne constitue pas une barrière et aucunement une limite. Si l’information du soleil nous parvient jusqu’à nous, celle d’une étoile, aussi lointaine soit elle, peut avoir son d’influence.

En géobiologie, le cosmos est à l’origine des informations que le vivant reçoit de l’univers.
Ainsi, dans la construction de l’habitat, le géobiologue pourra conseiller son client sur les choix des matériaux qui vont constituer le toit de la maison pour garder le juste contact avec le cosmos.

Levé héliaque depuis le dolmen de Ledenac (12). Le jour de l’équinoxe, apparition du soleil derrière une colline à l’horizon en conjonction avec une étoile de la constellation du Taureau. simulation du ciel visible en -4500 av JC. illustration ©Benoît Blein

La ligne d’horizon n’est pas une droite

Il arrive relativement souvent que les apparitions ou disparition des astres soient en lien avec des éléments remarquables qui sont en rupture avec la ligne d’horizon.

Le peuple mégalithique a pris le soin de relever au loin des collines, des montagnes comme éléments de repères. Ces derniers rentrent dans la mise en scène des dispositifs.

Cette visée depuis le mégalithe vers un point singulier où l’astre apparaîtra à un certain jour ne fonctionnera que depuis le point d’implantation de la pierre.
Ainsi, le soleil le jour de l’équinoxe pourra apparaître juste entre deux collines.
Autrement dit, ce repère spatial constitue aussi un repère temporel.

Lors de son intervention, le géobiologue se doit de montrer, compas à l’œil, les principales orientations en relation avec l’habitat du client. Dépeindre la course du soleil selon les saisons, indiquer la direction des principaux vents, désigner les possibles interactions, etc.  Les éléments remarquables dans la ligne horizon sont toujours une aide précieuse.
Cette technique constitue un outil de mémorisation pour le propriétaire des lieux. Mais elle lui permet aussi de se donner les moyens de prendre conscience de l’ancrage de son habitat dans un contexte plus global.

D’après Howard Crowhurst, « Un Calendrier de Pierres sur les Plateaux de Lozère ». Disparition du soleil entre deux collines, visible depuis un Menhir en Lozère sur la cham des Bondons. illustration ©Benoît Blein

Le réseau mégalithique : une chaîne info qui diffuse en continu.

Que faire de ces orientations en géobiologie ?
D’un point de vue plus subtil, ces pierres récupèrent « l’information » de l’astre vers lequel ils pointent.

On parle d’information pour l’eau. Il en est de même pour la pierre.
Ce subtil champ informationnel n’est pas mesurable mais fait partie de la mécanique de ces mégalithes. La mise en résonance avec le cosmos rentre en jeu  dans l’utilisation d’un dolmen ou d’un menhir : rituel, passage pour les morts, initiation, fonction thérapeutique, magie, etc.

Par cet enrichissement la pierre va en quelque sorte être « teintée ».

En géobiologie, on peut utiliser ce même principe d’orientation pour re-cosmiser des lieux. C’est le cas notamment dans les villes et les grandes zones urbaines, où le ciel n’est plus visible et délaissé par les habitants. En effet, l’horizon souvent absent de la vue des gens empêche cette relation au monde d’en haut.
À travers ce ré-équilibrage, Il est aussi possible d’adoucir un lieu si celui est trop agité, et de le dynamiser en cas d’absence de vie.

Le géobiologue envoûté

« Une orientation est un élément d’information aussi important qu’un tesson de poterie ou un éclat de silex » écrit Fernand Niel à propos des dolmens dans son ouvrage Connaissance des mégalithes. Pour le géobiologue, elle est même primordiale.

L’homme baigne depuis toujours dans cet océan cosmique. Les mégalithes nous montrent à travers les choix liés aux orientations combien leurs bâtisseurs ont su observer leur monde. Ils constituent l’un des plus vieux envoûtements que nous puissions observer : « envoûtement », littéralement sous la voûte, la voûte céleste.

Ce souci de direction sera poursuivi dans beaucoup d’édifices dits sacrés comme les chapelles, les églises ou bien les cathédrales. La géobiologie s’emploie à réinvestir ces concepts non pas dans un sens religieux, mais dans un but de bien-être.

L’aventure de la découverte du monde mégalithique ne s’arrête pas là.
Une autre actrice va rentrer sur la scène. Bien connu depuis dans l’antiquité, elle était à l’origine de l’académie du philosophe Platon. C’est d’elle dont nous parlerons dans un prochain article : la géométrie.

Benoît Blein

Pour citer cet article : Blein Benoît, « Le géobiologue et les mégalithes sous la voûte céleste », site internet http://argemaformation.com/index.php/2020/07/23/le-geobiologue-et-les-megalithes-sous-la-voute-celeste/, le 23 juillet 2020.