En France, un chercheur alerte les autorités sur les effets de l’aluminium présent dans la majorité des vaccins. Aux États-Unis, un rapport évoque de possible liens entre le vaccin ROR et l’autisme. De plus en plus de médecins, d’élus et de citoyens se mobilisent afin qu’un débat objectif soit mené
sur la question de la vaccination. Enquête…
Il est des sujets difficiles à aborder de manière calme et sereine. Celui de la vaccination tend à déclencher des réactions très clivées. Cependant, des associations, des médecins, des chercheurs et des élus appellent à ce qu’un débat éclairé et raisonnable soit mené à l’écart de tout propos excessif. Loin d’être contre la vaccination, ils font état d’un manque d’informations objectives données aux familles au sujet des vaccins. En bref : certaines recherches pourtant institutionnelles ne semblent pas bénéficier du même traitement que les communiqués de l’industrie pharmaceutiques. « Dans une démocratie qui se respecte, les bénéficiaires des vaccins ont le droit de tout connaitre sur les médicaments qui leur sont proposés », rappelle le Pr Jean-Bernard Fourtillan, pharmacien et professeur honoraire de chimie.
En leur prêtant l’oreille, nous découvrons qu’il n’y a pas « un » mais « des » débats sur la vaccination : les procédés de fabrication, les possibilités de contamination, les manipulations génétiques, l’ajouts d’adjuvants et conservateurs, les conditions de vérifications cliniques, le calendrier vaccinal et l’accès aux vaccins obligatoires, l’apparitions d’effets secondaires, la nature des liens entre experts gouvernementaux et industrie pharmaceutique, la croissance économique de l’industrie du vaccin… Tous ces aspects devraient être traités avec transparence. Ils ne le sont pas toujours. « On ne peut que s’étonner du peu d’empressement mis par les pouvoirs publics et le corps médical à éclairer l’opinion sur un sujet qui risque de devenir explosif », indique le Pr Pierre Cornillot, doyen-fondateur de la faculté de médecine de Bobigny.
Une longue histoire
L’idée de préparer le système immunitaire à surmonter une maladie en créant un contact avec sa forme atténuée ne date pas d’hier. Les chinois et les indiens connaissaient la « variolisation » – un procédé d’inoculation volontaire de la variole par scarification – avant le XIe siècle. Cette pratique a progressivement atteint l’Europe. En Angleterre, Emmanuel Timoni publie un traité pour la Royal Society sur l’inoculation en 1713, Edward Jenner codifie la vaccination en 1796. Si bien qu’en parallèle des grands programmes portés sur l’hygiène et la santé – amélioration des conditions sanitaires et réforme des hôpitaux -, on se met à vacciner dans toute l’Europe. L’ancien professeur de biologie Michel Georget souligne alors, dans L’apport de la vaccination à la santé publique, la réalité derrière le mythe, que la disparition progressive des grandes épidémies ne peut être entièrement imputée aux vaccins. Un exemple : malgré le fait que la vaccination soit devenue obligatoire en Angleterre quelque 20 ans plus tôt, en 1872 une épidémie de variole tue 23 000 personnes, rappelle le Pr Henri Joyeux dans Vaccins, comment s’y retrouver ?. « Les gains les plus spectaculaires en matière de santé publique sont d’abord l’amélioration des conditions de vie », poursuit le chirurgien cancérologue et ancien professeur des universités.
Autres faits historiques : il est arrivé que la vaccination déclenche la maladie qu’elle était censée combattre. Ce fût notamment le cas avec des vaccins contre la rage, la tuberculose ou la poliomyélite détaille Michel Georget dans Vaccination, les vérités indésirables. Certains vaccins ont aussi été contaminés par d’autres maladies, infiltrées via les cellules animales ou humaines utilisées dans leur fabrication. « La mise en œuvre de procédés de purification de plus en plus élaborés n’a pas empêché que des vaccins se trouvent contaminés à l’insu des fabricants », note le biologiste. Deux exemples : en 1938, plus d’un million de brésiliens ont reçu un vaccin contre la fièvre jaune contaminé par l’hépatite B, entre 1954 et 1963, 98 millions d’états-uniens ont été inoculés contre la poliomyélite par un vaccin contenant des virus simiens, reconnus comme pouvant provoquer des tumeurs cancéreuses. Ainsi, s’il est indiscutable que des techniques d’expositions d’individus à certaines maladies ont sauvé des vies, il semble nécessaire de les mettre en perspective.
Un vaccin n’est pas anodin
Cherchant à prévenir les attaques potentielles des bactéries et des virus, des parasites et des champignons, la fabrication d’un vaccin est un procédé complexe. La première étape consiste à mettre en culture les agents pathogènes sur d’autres bactéries, cellules animales ou humaines dans des bains nutritifs divers. Des procédés de manipulation génétique peuvent également être mobilisés. Le produit est ensuite filtré, parfois chauffé, et exposé à des adjuvants, conservateurs et stabilisateurs qui permettent d’atténuer, inactiver, stabiliser l’effet du vaccin. Il s’agit du formol, phénol, aluminium, mercure, borax, etc., dont le taux final dépasse fréquemment les normes fixées par les autorités de santé. Autre étape, cette production doit être testée sur des animaux et des humains, souvent des enfants, avant d’être mise sur le marché. Ceci pose de profondes questions éthiques. Peu de gens se soucient de la condition animale. Certains s’inquiètent de l’incapacité des sujets à mesurer les tests auxquels ils participent ou font participer les enfants qu’ils ont à charge. Des études ont par exemple été menées dans des orphelinats, des instituts spécialisés ou sur des populations du tiers-monde, rapporte Michel Georget. Autres biais : les tests de vérification sont réalisés par les industries pharmaceutiques, les commissions officielles sont composées d’experts ayant majoritairement des liens avec ces firmes internationales, la formation permanente des médecins au sujet des vaccins est presque totalement sous leur contrôle, informe le Pr Joyeux.
Dernière étape : une fois testés, les vaccins sont recommandés selon un calendrier qui peut commencer dès l’âge de deux mois. Les vaccins obligatoires en France sont ceux contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite (DTP), et la fièvre jaune pour la Guyane. Il y a actuellement une pénurie du vaccin trivalent DTP. « On propose à la place un vaccin à 6 valences contre des maladies dont les nourrissons n’ont pas un besoin immédiat. Son coût est de 39,04€ alors que le trivalent était de 6,10€ », signale le Pr Joyeux. Notons également qu’une dizaine de pays d’Europe n’imposent aucune obligation vaccinale. Que se passe-t-il ensuite ? Rien, normalement. Sauf que la question des vaccins ne va pas sans d’épineux dossiers portant sur ses effets secondaires. « Parallèlement à l’augmentation programmées des approches vaccinales universelles, n’assiste-t-on pas à une explosion inexplicable d’allergies, de maladie auto-immunes ou neurodégénératives, cancers et autres symptômes médicalement inexpliqués ? », questionne le Pr Romain Gherardi dans Toxic Story. Cette question est bien sûr extrêmement complexe. Nous faisons face, au-delà du sujet des vaccins, à une pollution généralisée et croissante. Cependant, de nombreuses études publiées dans des journaux scientifiques à comité de lecture et parfois entendues par les autorités publiques, établissent des liens directs entre ces pathologies et certains programmes de vaccination. En voici des exemples.
L’aluminium, un adjuvant gênant
Il devrait être impossible de trouver un atome d’aluminium dans un être vivant. « L’évolution, qui s’y entend en matière d’adaptation à l’environnement, s’est abstenue d’introduire ce métal dans quelque métabolisme que ce soit de la biosphère », informe le Pr Gherardi. Ce spécialiste des maladies neuromusculaires, chef du service d’Histologie-Embryologie de l’hôpital Henri Mondor, a dirigé pendant 14 ans une équipe de recherche de l’Inserm-université Paris-Est-Créteil. Dans les années 1990, il voit apparaitre une pathologie inconnue, la myofasciite à macrophage, dont les symptômes s’apparentent au syndrome de fatigue chronique ou au syndrome de la guerre du Golfe. Fatigue, douleurs musculaires et articulaires, troubles cognitifs peuvent aller jusqu’à invalider les malades. Face à la croissance inquiétante de cette pathologie, les recherches du Pr Gherardi le mènent aux adjuvants aluminiques utilisés couramment dans les vaccins depuis 1926, dont celui contre l’hépatite B fortement mis en avant dans les années 1990.
Cependant, dès que le chercheur prononce le mot « vaccin », les portes se ferment devant lui, ses articles sont refusés, ses financements se tarissent. En 2004, l’Afssaps, agence dont la mission est d’évaluer les risques sanitaires présentés par les médicaments, déclare que le syndrome découvert n’est pas lié à la vaccination. « Tous les rapporteurs du dossier avaient des liens d’intérêts financiers avec les firmes pharmaceutiques », remarque Gherardi. Il se trouve que suite à l’affaire du Médiator, un médicament contre le diabète, l’Afssaps sera dissoute en partie à cause de sa proximité avec cette industrie. Toujours est-il que le Pr Gherardi et son équipe ne baissent pas les bras. « Depuis 2014, nous avons les preuves scientifiques que le discret adjuvant, loin de se dissoudre dans les tissus après avoir fait son office, non seulement persiste longuement dans l’organisme, mais peut migrer dans le cerveau pour n’en plus ressortir », poursuit le chercheur, qui note que tous les patients examinés présentent des troubles cognitifs, et donc psychiques, d’allures organiques. A la lumière des milliards de personne dans le monde vaccinés avec des produits aluminiques, cela devrait alerter les pouvoirs publics. Le chercheur et son réseau peinent à se faire entendre. Pourtant, lors de l’épisode de la grippe aviaire, la Food and Drug Administration américaine – informée des recherches du Pr Gherardi et des débats sur le rôle des adjuvants vaccinaux dans l’affaire du Syndrome de la guerre du Golfe – exige étrangement des vaccins sans adjuvant pour les USA.
Le vaccin ROR, un dossier explosif
« J’ai été impliqué dans une fraude envers des millions de contribuables au sujet des effets secondaires potentiels des vaccins. Nous avons menti à propos des résultats scientifiques de l’étude. Nous ne pouvons plus nous fier au CDC – Centre pour le contrôle et la prévention des maladies – pour étudier la sécurité des vaccins », a déclaré William W. Thompson lors d’une conversation enregistrée et diffusée dans le documentaire Vaxxed. Ce Scientifique senior du CDC, commentait alors une étude sur le vaccin ROR – Rougeole, Oreillons, Rubéole – menée par son organisme. L’équipe dont il faisait partie aurait falsifié les évidences d’un lien entre ce vaccin et des cas d’autisme. Le taux d’autisme qui était quasiment nul avant 1930, est passé à 1 cas sur 45 enfants aux Etats-Unis en 2014. « Au début des années 90, la hausse de l’autisme a été si importante et si rapide que j’ai senti que je ne pourrais jamais suivre », informe Doreen Granpeesheh, fondatrice du Center for autism and related disorders. Il est encore difficile d’avoir du recul sur ce dossier controversé et toujours en cours auprès des autorités américaines.
Tout a commencé lorsque le chercheur gastroentérologue britannique Andrew Wakefield a publié dans The Lancet en 1998 une étude établissant un lien entre le vaccin ROR et ce qu’il a appelé « l’entérocolite autistique ». « Ce que nous avons découvert et signalé pour la première fois était ce lien entre ce qui semblait être un nouveau type d’inflammation intestinale et la régression autistique chez les enfants qui se développaient normalement avant de recevoir le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole », résume le gastroentérologue. L’affaire fut si contestée que son article fut retiré du Lancet en 2010. Le témoignage de Thompson relance le dossier. Une question : si un lien est établi entre le vaccin ROR et certains cas d’autisme, qui doit dédommager les familles ? L’état, en raison des contrats avec l’industrie pharmaceutique. Serait-ce pour cela que les autorités américaines ont des réticences à faire face à ce dossier ? Cependant comme le rappelle le politicien Dan Borton, membre de la chambre des représentants, le temps est compté. Le taux de cas d’autistes ne cesse de croitre et ces enfants peuvent vivre longtemps. Qui va prendre soin d’eux ? « Ce sera nous, les contribuables. (…) Donc nous ne pouvons pas laisser les compagnies pharmaceutiques et notre gouvernement dissimuler ce gâchis aujourd’hui, car il ne va pas disparaitre ». Plus proche de nous, le Pr Gherardi, s’étonne de l’attitude des responsables politiques qui optent pour une « privatisation des gains, mutualisation des pertes », dans laquelle l’état et donc les contribuables, sont perdants.
Une situation clivée
D’un côté, plus de 120 nouveaux produits vaccinaux seraient en préparation. Selon le cabinet d’études Alcimed, le chiffre d’affaires de la vente des vaccins, qui était de 26 milliards en 2011, devrait atteindre 80 milliards de dollars d’ici à 2025. Sanofi-Pasteur, GlaxoSmithKline, Merck, Pfizer et Novartis se partagent un marché lucratif. De l’autre côté, de plus en plus de parents se mobilisent et s’informent. Les pétitions lancées par des associations d’usagers telle que la Ligue Nationale pour la liberté des vaccinationsou l’ association Famille Santé Prévention , se multiplient et arrivent à dépasser le million de signatures. « Alors que la défiance de nos concitoyens envers les vaccins s’accentue il me semble que débattre de la politique vaccinale en France est une nécessité absolue », déclare la députée européenne Michéle Rivasi sur son site internet. Et comme nous l’avons vu, de nombreuses figures du monde médical et scientifique continuent d’alerter les autorités en place. « Nous ne prenons pas position en faveur ou contre l’obligation vaccinale, mais nous demandons à ce que le débat soit ouvert », répète le Pr Daniel Floret, président du Comité Technique des Vaccinations en France.