En 1953, le psychologue britannique Edward Colin Cherry (1914-1979) invente le terme « Effet cocktail ». Il définit ainsi la capacité d’une personne à entendre quelque chose qui la concerne dans un lieu noyé dans le bruit. Il s’agit de sa capacité d’attention sélective qui lui permet de filtrer ce qui est important pour elle.
Recherche de la cause de l’effet cocktail
Pour rechercher les causes d’un effet cocktail et les expliquer toutes les études et analyses sont réalisées dans des laboratoires. Les tests sont effectués sur des modèles animaux, de cellules humaines, des tissus et organes en culture, etc. afin de s’approcher au plus près de l’humain. À la suite de quoi il est établi des prédictions d’activités des mélanges arbitraires testés (effets cocktails) les plus probables. Il est entendu qu’à ce jour technologiquement il est impensable de pouvoir tester toutes les combinaisons possibles.
Malgré ces limites, il est indéniable que cette approche apporte souvent des réponses aux problématiques rencontrées. Lorsqu’elle n’apporte pas de réponse, les résultats doivent être complétés par une étude in situ prenant en compte le contexte et la sensibilité individuelle constituant le facteur humain.
Les chercheurs conscients des limites du modèle actuel cherchent à élaborer de nouvelles méthodologies pour apprécier le cumul d’exposition de nature chimique, physique et biologique.
Élargissement à la géobiologie
Le géobiologue dans sa pratique sur le terrain et son approche différenciée des méthodes conventionnelles peut apporter des réponses à des situations non résolues.
Le concept d’effet cocktail existe déjà en géobiologue mais n’est pas toujours nommé comme cela. Il est souvent simplement fait état de superposition. Le cas le plus classique et le plus connu de tous les géobiologues est ce qui est appelé « Point étoile ». Celui-ci est constitué de la superposition d’un croisement du réseau Hartmann à celui d’un croisement du réseau Curry.
Les croisements de ces deux réseaux géodynamiques pris individuellement sur un sous-sol neutre ne sont pas considérés, a priori, comme agressifs pour le vivant. Ils ne sont pas un danger en soi.
Ils le deviennent par leur simple superposition, en d’autres termes leur synergie, origine d’un effet cocktail.
Un autre exemple d’effet cocktail est celui où une personne séjournant sur une zone géopathogène est exposée simultanément à un environnement électromagnétique et une qualité de l’air dégradée.
Les conditions contextuelles associées à une sensibilité, voire une hypersensibilité individuelle, sont à chaque fois particulières. Le trop grand nombre de variables fait qu’elles ne peuvent être observées, décrites, commentées et résolues que sur site, car le résultat d’une contingence.
Dépasser les idées préconçues
Même si pour la science l’approche transversale du géobiologue reste terra incognita, « l’inconnu », elle n’en reste pas moins un outil complémentaire à la démarche classique.
L’approche géobiologique permet d’imaginer la possibilité d’un effet cocktail bien en dessous des valeurs réglementaires pour les facteurs de risques acceptés par la science mais aussi par l’implication de phénomènes et d’effets non reconnus officiellement.
Dans un tel effet cocktail, il peut se retrouver des variables environnementales très disparates. Il est possible par exemple d’avoir une synergie à bas bruit sur des temps extrêmement longs et continus de champs électromagnétiques d’extrêmes basses fréquences et hyperfréquences, associée à une activité radioactive (rayonnement gamma et/ou alpha pour le radon), ainsi qu’à une déformation anormale du champ magnétique terrestre.
L’exposition à ces trois éléments pris séparément peut être considérée comme non significative alors qu’une exposition simultanée (effet cocktail) peut représenter un véritable risque. Celui-ci est accru avec des populations à risques comme des femmes enceintes, enfants, personnes âgées, malades de longue durée, etc.
Il convient de souligner que les combinaisons possibles d’un effet cocktail délétère sont pratiquement illimitées.
Comment appréhender l’effet cocktail en géobiologie
Dans le cadre de la géobiologie, il est possible d’évaluer l’exposition à un effet cocktail de deux façons :
– La première se fait à l’aide d’appareils de mesure. Les valeurs guides retenues par sont relativement basses par rapport aux normes officielles, quand elles existent. Dans le cas où le géobiologue constate une exposition simultanée apparaissant comme ayant du sens, il peut émettre l’hypothèse que l’effet cocktail rencontré explique la manifestation d’une problématique particulière.
– La seconde manière d’estimer un effet cocktail peut être faite à l’aide de la biosensibilité. L’évaluation du Rapport Global d’Ambiance (RGA) est un exemple d’utilisation de la biosensibilité pour apprécier l’influence d’un milieu sur le vivant.
Conclusion
Le géobiologue contribue à la connaissance des interactions spécifiques du vivant avec son milieu. À ce titre, il est à même de réaliser des observations concernant des cas particuliers d’effets cocktail souvent non reproductible parce que justement spécifique.
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Pour citer cet article : Olifirenko Bernard, L’effet cocktail en géobiologie, site internet : http://argemaformation.com/index.php/2019/12/26/leffet-cocktail-en-geobiologie/, le 26 décembre 2019.
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