Je remercie Anne de A livre ouvert de me l’avoir fait découvrir, je l’ai dévoré très vite beaucoup d’émotion.
Une fois de plus E-E Schmitt séduit par la sincérité de son humanisme. Car comment rester indifférent à sa dernière héroïne, Fatou, sénégalaise exilée à Belleville, vouée au bon fonctionnement de son commerce mais néanmoins ruinée par faute de négligence de l’administration française ? Son histoire tourne au tragique quand Fatou réalise l’ampleur du désastre de sa situation financière, elle qui a tout fait pour protéger son petit Félix.
Ni les antidépresseurs de la médecine ni les billets versés aux marabouts ne se révèlent utiles pour lui redonner goût à la vie ? Plus qu’un retour en Afrique c’est une plongée dans ses racines, dans une communion de pensée avec ses ancêtres, dans un contact physique avec sa terre, avec son fleuve, avec ceux qui l’aiment, dont elle a besoin. Car vouloir se battre seule face à l’animosité ambiante, à la guerre tribale comme à la suprématie de la technocratie ne peut perdurer. « Boire à la source invisible », est le seul recours possible auquel invite l’auteur, pieuse devise aussi animiste que chrétienne…Livre à la fois humoristique et spirituel où l’imagination africaine vient égayer le rationalisme français !
Sorti en ce début d’année 2019, il conclue son Cycle de l’invisible composé de huit romans indépendants. Après avoir abordé le bouddhisme, l’islam, le christianisme, le judaïsme…, c’est à l’animisme africain que l’écrivain s’est intéressé à travers l’histoire de Félix.
Dans l’esprit de Oscar et la dame rose et de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, Eric-Emmanuel Schmitt interroge les mystères de l’animisme, la puissance des croyances et des rites issus d’une pensée spirituelle profondément poétique. Il offre aussi le chant d’amour d’un garçon pour sa mère.