Lorsque l’individu doit décider – par exemple devant le « tri » des patients ou devant la nécessité d’un avortement douloureux -, il devient responsable d’une décision qu’il a prise, mais qu’il ne désirait pas. C’est la caractéristique du choix contraint.Une domination insidieuse et invisible s’exerce : on se croit libre (puisqu’on choisit) mais on ne l’est pas (car on n’a jamais voulu de ce choix !). De la violence domestique à certains discours médiatiques ou politiques, de la cancel culture à la violence des réseaux sociaux, sans oublier le nudge – Ce petit coup de pouce qui nous oriente dans la bonne direction sans qu’on s’en aperçoive, Elsa Godart, philosophe et psychanalyste, démasque une société de la culpabilisation. Elle montre le chemin pour éviter cette tutelle morale, quitte à aller contre la doxa. Et donne les moyens de ne pas se laisser imposer cette parodie de choix en faisant appel à une éthique d’humanité : Le principe de vie.
Elsa Godart est l’auteure notamment de Je selfie donc je suis et de la psychanalyse va-t-elle disparaitre ?
Extrait :
« Un individu confronté aux humiliations quotidiennes, aux coups dès qu’il se redresse la tête, aux insultes permanentes, finit par être persuadé qu’il ne vaut rien, qu’il n’est rien. Il n’a plus aucune valeur pour lui-même, il n’est plus que l’objet de l’autre, de chose. Et ce qui le maintient cloué au sol, c’est précisément la culpabilité dont parle si bien Kafka : la honte d’exister. »
« La culpabilisation, c’est à dire le fait de culpabiliser quelqu’un, de reporter la faute sur autrui afin qu’il éprouve de la culpabilité, entraînant aussi chez lui une baisse de l’estime de soi, des inhibitions et un état de doute, de faiblesse puis de soumission dont le culpabilisant sur estomper tirer profit »
« Nous savons déjà que la peur est un ressort de la dictature et du totalitarisme, il faut y ajouter la culpabilité induite par le choix contraint qui enferme le sujet dans une torture morale telle qu’il se trouve totalement inhibé, soumis. »