PRIARTEM 21 juin 2019
Des transformateurs électriques aux appareils électroménagers du quotidien, les effets sanitaires des extrêmement basses fréquences sont peu connus, mais les signaux d’alerte se précisent. Quid du lien entre proximité de lignes à très haute tension et risques de leucémies infantiles ? A la suite d’un récent rapport de l’ANSES sur le sujet, l’association PRIARTEM interpelle les pouvoirs publics pour mieux connaître les niveaux d’exposition d’ondes électromagnétiques auxquels sont soumises les populations et prendre immédiatement des mesures afin de les réduire.
L’ANSES vient de publier son avis et son rapport d’expertise sur les effets sanitaires des extrêmement basses fréquences et particulièrement sur lesliens potentiels de l’exposition aux champs produits par les lignes à très haute tension et les leucémies infantiles .
L’Agence confirme ainsi, en renforçant l’alerte , l’avis qu’elle a rendu en 2010. Ses recommandations visent principalement la protection des populations sensibles : enfants et malades, en demandant à ce qu’aucune école qu’aucun hôpital ne soit construit à proximité de ces lignes.
Mais elle souligne aussi que des mesures ont montré que d’autres sources d’exposition à ces fréquences existent plus proches de notre quotidien : les transformateurs électriques, les transports en commun et les véhicules automobiles, les appareils ménagers (plaques de cuisson, sèche-cheveux…)…
Elle recommande également une attention particulière à la santé des travailleurs dont certains, pointe-t-elle sont surexposés et tout particulièrement les femmes enceintes.
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Des normes à revoir
Elle remet implicitement en cause les normes réglementaires actuelles en demandant leur réévaluation au regard des derniers travaux scientifiques.
« Aujourd’hui l’ANSES émet un message clair en matière de risques de ces champs électromagnétiques, notamment concernant les femmes enceintes et les enfants, que le décideur public doit entendre. Ce travail d’expertise est un premier pas qui se doit d’être approfondi, notamment dans des domaines sensibles comme le risque de naissance prématurée ou l’exposition des bébés mis en couveuses » note Sophie Pelletier, présidente de PRIARTEM.
Cette exposition, de plus en plus permanente et importante, se combine aux autres facteurs environnementaux – radiofréquences de notre monde hyperconnecté, polluants atmosphériques ou dans l’habitat, contaminants de l’alimentation, de l’eau… Les façons d’appréhender ces problèmes doivent en conséquence être revus d’une manière globale – par l’étude de l’exposome. « Des cas comme l’excès de cancers pédiatriques de Sainte-Pazanne en Loire Altlantique, nous donnent un terrain pour construire de nouvelles approches dans l’étude et la prise en charge de ces questions . Il s’agit d’une urgence de santé publique » ajoute Sophie Pelletier.
Prendre des mesures concrètes et rapides
De ces travaux, l’association PRIARTEM conclut à une triple nécessité :
- mieux connaître les niveaux d’exposition auxquels sont soumises les populations et prendre immédiatement des mesures afin de les réduire ;
- intégrer les champs électromagnétiques, quelle qu’en soit la fréquence, dans les réflexions menées sur le concept d’exposome ;
- définir de nouveaux protocoles épidémiologiques capables de nous apporter des informations claires sur l’état de santé de la populationparce que prenant en compte l’ensemble des pollutions environnementales.
A la suite d’une telle alerte, le ministère de la santé ne peut pas garder le silence.