Comment choisir un lieu de vie qui vous convienne …

Choisir un nouveau logement, c’est comme choisir un associé ou son conjoint : des fois c’est le coup de foudre, mais ça ne tient pas toujours dans la durée… Ou d’autres fois, ça vient sur la pointe des pieds, mais ça dure toute la vie !

Et, tout comme se tromper de conjoint peut devenir une source majeure de stress et de malheur (disputes, divorce, séparation …), se tromper de nouveau lieu de vie n’est pas réjouissant non plus…

 

Quelques histoires vraies …

Vous avez visité cette belle maison de nuit, avez eu le coup de foudre… et n’avez pas vu qu’elle bordait les pistes d’un aérodrome, d’un terrain de foot, d’une ligne à 400 kW  ou d’un terrain de tir…

Le vent venait du bon côté et vous n’avez pas senti cette odeur de levure qui vous annonce à coup sûr qu’il va pleuvoir demain

Vos voisins sont insupportables et tentent de défoncer votre porte chaque fois qu’ils ont trop bu.

Vous n’avez pas remarqué ces remontées d’humidité, le bruit de l’ascenseur quand il se déclenche, la chaudière de l’immeuble qui ronronne tout l’hiver derrière votre tête de lit…

Bref, si choisir une nouvelle maison c’est l’histoire d’une nouvelle rencontre, avec tout ce que cela comporte d’irrationnel, d’affectif, de passionnel, pour le meilleur et pour le pire, autant mettre toutes les chances de son côté.

 

D’abord, se poser la question : d’où partez-vous, et pour quelles raisons ?

Parfois les raisons sont tout à fait rationnelles : mutation professionnelle, la famille s’agrandit, etc. Mais parfois, c’est plus flou… « Je ne me sens pas bien ici… » : Essayez de qualifier cette envie de bougeotte : « je me sens enfermé, je me sens agressé  quand je sors dans la rue, par le bruit, la saleté des trottoirs, les voitures… j’ai besoin de voir le ciel, alors que je vis dans une impasse… ». Cette analyse vous permet d’affiner votre vrai besoin.

 

Lister et hiérarchiser les besoins et les contraintes …

Puis prendre le temps de mettre à plat les besoins et les contraintes… en hiérarchisant ce qui est impératif, ce qui est souhaitable, ce qui est «juste un plus si c’est possible » : la distance aux commerces, aux écoles, au travail, le voisinage, l’environnement global (campagne, ville, village…), une exposition, une vue…

 

Clarifier votre projet de vie

Cela suppose de mettre à plat votre projet de vie, dans la phase de vie où vous êtes, et pour les quelques années à venir ! Avez-vous besoin de voir des arbres, de marcher ou faire du sport ? Avez-vous envie de sortir, d’aller au théâtre, de jardiner ? Avez-vous le projet d’agrandir la famille bientôt ?

Ce lieu de vie, c’est pour combien de temps ? Quelques mois, en attendant de partir étudier à l’étranger ? Quelques années ? Pour la retraite ? Pour toute une vie, pour une maison de famille ?

 

Une réflexion « en équipe »

N’oubliez pas d’associer à vos réflexions les personnes qui sont concernées, impactées, par votre projet … vos enfants ont-ils vraiment envie de passer toutes les vacances à la campagne au même endroit ? Vos parents ont-ils vraiment envie de vous voir vous rapprocher ? Avec votre conjoint, quels sont les points de convergence ? Les points de divergence ? Faites 2 colonnes, ne niez pas les points de divergence et ne tentez pas de convaincre l’autre : prenez le temps de discuter, de l’écouter… Il va peut-être vous faire ouvrir les yeux sur la réalité de certaines de vos motivations… Votre envie de jardinage, est-ce que ça va durer plus de 3 mois ? Peut-être pouvez-vous trouver d’autres moyens de répondre à votre vrai besoin ? Essayez d’être franc avec vous-même, sans tenter de vous convaincre vous-même que vivre dans une tour en hauteur cela va être génial… alors que vous avez le vertige et ne supportez pas de vivre fenêtres fermées !

 

Cernez votre budget

Définissez votre budget de façon raisonnable ; n’oubliez pas de compter aussi les charges de copropriété, les consommations (elles peuvent être importantes, pour des immeubles anciens mal isolés, avec un chauffage collectif, un concierge et des espaces verts !), l’achat d’une voiture si vous vous éloignez d’un centre urbain…

Tout cela est clarifié, vous êtes prêt-e-s à passer aux recherches…

Vous avez repéré la maison de vos rêves ? Et l’agent immobilier veut vous convaincre de signer très vite, parce qu’il a plein de visites « dépêchez-vous, elle va partir vite… » ? Ne cédez pas à cet argument hyperclassique de commercial… et dites-vous que, si elle vous « passe sous le nez », c’est qu’elle n’était finalement pas pour vous.

 

Prenez le temps …

D’explorer les environs : via des sites de photos aériennes (viamichelin,  google earth… : idéal pour repérer les usines, les déchetteries, les voies ferrées…), mais aussi en vrai ! Où sont les commerces ? Où sont les écoles ? Faites les trajets qui seront les vôtres tous les jours si vous choisissez cette maison…

Ce faisant, ouvrez vos yeux, vos oreilles, votre nez… aiguisez vos antennes… Y a-t-il des choses qui vous dérangent, vous agressent ? des bruits, des odeurs … ? une ligne à haute tension ? une sensation d’oppression ? Ecoutez votre intuition, ne cherchez pas à la faire taire, ni à vous raisonner ! On entre ici dans un domaine où la rationalité de permet pas de tout comprendre… Tout comme l’alchimie du coup de foudre !

Passez à différents moments de la journée, de la semaine…

 

Questionnez….

Pour quelles raisons les occupants partent-ils ? S’ils sont là, que notez-vous dans leur comportement ? Sentez-vous que « quelque chose cloche » dans ce qu’ils disent ? Les causes du départ peuvent vous mettre sur la piste d’un scénario de fonctionnement de la maison : disharmonie, faillite, ou au contraire progression professionnelle, agrandissement de la famille ? En France nous sommes peu réceptifs à cette logique, mais dans d’autres pays comme les USA, les vendeurs peuvent aller jusqu’à embaucher des acteurs pour « jouer » la vie heureuse des habitants supposés lors des visites… Une sorte de « Home Stagging » extrême !

Depuis quand cette maison est-elle vide ?  Une maison qui ne trouve pas preneur depuis des années a peut-être un problème, énergétique ou bien concret, que vous n’avez pas perçu… creusez, observez, faites passer des experts…

Menez l’enquête. Essayez de rencontrer des gens, vos futurs voisins, votre futur boulanger… de discuter avec eux. Connaissent-ils la maison que vous envisagez de prendre ? Comment réagissent-ils quand vous leur parlez de cette maison ? Est-ce que le vendeur vous a tout dit de la raison pour laquelle les occupants la quittent ? Aux USA, la loi oblige un vendeur à signaler s’il y a eu une mort violente dans le lieu. Rien de tel chez nous… Discuter avec les voisins peut vous apporter des informations ; après, vous déciderez en connaissance de cause ! Certaines personnes sont très sensibles aux mémoires des murs, et se sentiront mal d’emblée en entrant dans un tel lieu. Et d’autres ne seront pas perturbées ! On dit qu’il y a des maisons à divorces, des maisons à cancer, des maisons à suicide…

La maison que vous repérez a « un charme / un potentiel de fou » mais il y a des travaux…

Attention ! Dans votre budget, comptez aussi le double loyer ou remboursement et réfléchissez bien au montage financier de votre projet. Ne surestimez pas votre disponibilité pour faire ou pour suivre des travaux par vous-même (c’est une source de dispute classique, voire de divorce rapide !), et vivre dans un chantier qui s’éternise n’est pas une partie de plaisir.

Ne sous-estimez pas le budget des travaux, en première approche si les travaux sont conséquents, comptez entre 1000 et 1500 euros HT  /m²…A affiner selon les prestations voulues et l’état réel de la maison. Entourez-vous d’avis de professionnels, maçon, couvreur, entreprises sérieuses… Ces personnes sauront voir le potentiel des volumes, identifier des pathologies ou des malfaçons, chiffrer les travaux avec plus de précision.

Si le vendeur vous présente des devis pour des travaux, vérifiez que ces devis sont encore valides (les devis d’entreprises ont une durée de validité limitée à quelques mois), et ne vous laissez pas séduire car rien ne dit que les travaux chiffrés sont ceux que vous voudriez réaliser.

 

« Décoder » la personnalité réelle du lieu … avant de s’engager si possible !

Enfin, choisir une nouvelle maison, un nouveau nid, c’est le moment de faire appel à un GEOBOLOGUE

A partir du plan de la maison, de son orientation,  il pourra décrypter les « scénarios de fonctionnement probable » de votre maison : de quoi est-elle porteuse ? De bonheur, de développement professionnel ? Est-elle propice à votre projet  de vie ?

Les défauts de la maison pourront être corrigés en utilisant, pourquoi pas les tracés régulateurs.

Dans certains cas, on ne peut pas résoudre les défauts si vous êtes à côte d’une ligne HT par exemple ou une usine d’incinération… On peut partiellement compenser, on peut faire au mieux, mais certaines maisons ne peuvent pas être rendues bénéfiques avant parfois plusieurs années ou décennies ! Dans ce cas, il vaut mieux ne pas s’être trop engagé… Il est toujours regrettable de devoir laisser sur la table un acompte de quelques dizaines de milliers d’euros, parce qu’on n’a pas pris les bons avis assez tôt… Même si c’est parfois mieux que de continuer sur sa lancée et d’emménager dans une maison qui va ensuite se révéler mortifère.

 

Investir un peu avant la décision … selon les enjeux

« Mais, tout cela prend du temps et de l’argent », direz-vous… Oui c’est vrai… la question majeure est celle-ci : la marche arrière est-elle facile, ou non ? dit autrement, si à un moment je me dis que je me suis trompé, si je suis mal dans ce lieu, est-ce que je peux facilement déménager ? Si vous êtes en location, le coût du changement n’est pas le même que si vous achetez une grande maison avec des travaux…

Acquérir la maison d’une vie, c’est un investissement majeur : certes en temps et en argent, mais c’est aussi un investissement affectif ! Vivre dans une maison qui vous soutient, qui vous protège, qui vous permet de vous ressourcer, c’est un confort incommensurable… Par rapport à une maison qui vous enferme et contribue à vous empêcher de vous réaliser. Le coût d’un mauvais choix, au final, peut être énorme…