En ce début d’année 2020, il apparaît que nous ne pouvons plus ignorer la réalité de l’impact sanitaire des champs électromagnétiques artificiels auxquels nous sommes soumis, y compris aux niveaux d’exposition actuels. C’est un sujet controversé car il soulève d’énormes enjeux économiques et sociétaux et car il est complexe à appréhender. Les preuves épidémiologiques en faveur d’un lien de causalité avec certaines pathologies comme les cancers, maladies neurodégénératives, infertilité et troubles neuropsychiques (dépression, insomnie, fatigue…) sont suffisantes pour revoir les normes actuelles d’exposition collective. Ces normes reposent sur des recommandations vieilles de 20 ans et ne tiennent donc pas compte des données scientifiques accumulées depuis. L’hypothèse la plus vraisemblable du mécanisme biologique à l’origine de la nocivité des pollutions électromagnétiques est bien décrite dans la littérature. Ce mécanisme consiste en la perturbation des canaux calciques dépendants du voltage présents dans notre corps, notamment notre cerveau. Cette perturbation pourrait expliquer comment les champs électromagnétiques sont à l’origine d’un stress oxydatif et nitrosatif pouvant induire une génotoxicité, une neurotoxicité, une altération du sperme. La perturbation des canaux calciques dépendants du voltage pourrait aussi interagir avec nos neurotransmetteurs et participer à la genèse de troubles neuropsychiques. Ce document a pour objectif de contribuer à faire évoluer les connaissances des professionnels de santé sur le sujet. Ceci, afin de les sensibiliser à l’intérêt de promouvoir une hygiène électromagnétique auprès de leurs patients. Ce document présente aussi des pistes de réflexion concernant l’hygiène électromagnétique qui pourrait être conseillée. En termes de santé publique, il devient urgent que les normes d’exposition collective soient révisées, comme le demandent plusieurs instances publiques (Anses, Parlement Européen). Dans cette attente, il appartient à chacun de devenir acteur de son environnement électromagnétique et d’agir dans le sens de la prévention individuelle et collective.
IMPACT SANITAIRE DES CHAMPS ÉLECTROMAGNÉTIQUES – UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE
« Champs électromagnétiques artificiels : Quel impact potentiel sur notre santé ? de la présomption d’innocence à l’évidence scientifique » Revue de la littérature Version avril 2020
Voilà un document qui fait la synthèse des données actuellement disponibles sur l’impact des ondes sur la santé. Une revue de la littérature particulièrement exhaustive et transversale qui aborde les problématiques sanitaires en lien avec l’exposition aux champs électromagnétiques (CEM)
– cancers : leucémies de l’enfant, cancer du sein, tumeurs cérébrales,
– Maladies neurodégénératives : maladie d’Alzheimer, sclérose latérale amyotrophique, maladies neurodégénératives,
– Infertilité : anomalies du sperme, infertilité féminine,
– Symptômes neuropsychiques : syndrome des micro-ondes, céphalées, troubles de l’attention, activité cérébrale.
Il aborde dans une deuxième partie les mécanismes physiologiques de la nocivité des champs électromagnétiques artificiels sur nos cellules.
– Stress oxydatif : définition, rôle des CEM dans l’induction d’un stress oxydatif, comment le stress oxydatif participe à la genèse de maladies, dérégulation des canaux calciques dépendants du voltage (VGCC), dysfonctionnement mitochondrial, impact des champs électromagnétiques sur la liaison hydrogène de l’ADN,
– Effets neuropsychiques de la dérégulation des VGCC,
– Impact des CEM sur la barrière hémato-encéphalique.
Enfin une dernière partie, le document ouvre la discussion sur la nocivité des CEM, sur l’obsolescence de la norme, et l’utilité d’une hygiène électromagnétique. Le Docteur Poncet introduit quelques piste de réflexion et d’action sur l’intégration dans l’exercice médical de la nocivité potentielle des CEM.
Un travail de synthèse remarquable car l’image que donne à voir ce document d’une grande rigueur factuelle est saisissante. Les données des études scientifiques les plus sérieuses et les plus récentes, convergent vers une évidente nocivité des champs électromagnétiques sur les pathologies de civilisation à des intensités bien inférieures aux seuils d’exposition limites de la norme française. Ce qui témoigne de l’obsolescence d’une norme qui n’a pas évoluée depuis 2002, en restant articulée sur les recommandations émises par l’ICNIRP en 1998. Ces recommandations ne prennent en compte l’impact des rayonnements non ionisants que sur des effets aigus obtenus sur une période de 6 minutes. Nos conditions de vie actuelles nous exposent-elles aux ondes que durant 6 minutes ? Quid des personnes fragiles, des enfants, des personnes âgées avec des comorbidités ? La raquette de prévention de la population face aux effets des ondes électromagnétiques a tellement de trous qu’elle laisse hébété, vides de mots. N’importe quel autre risque qui présenterait autant d’effets sanitaires avérés et potentiels serait aussitôt traité, normé, encadré par les services de santé. Mais les ondes sont entourées d’un vide tout aussi abyssal qu’inexplicable. Enfin, on peut quand même trouver quelques explications à cet état de fait… la taille des enjeux financiers et des intérêts privés peut-être ?
Oui la présomption d’innocence doit être levée pour faire enfin face à l’évidence scientifique. C’est un enjeu de santé publique de premier plan.
Un document qui sans nul doute va engager un débat salutaire, surtout avec le déploiement en cours de la 5G…