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© INREESÀ Chambord, François Ier fut roi et la nature est reine. Pour optimiser la plantation de son futur verger, le majestueux domaine, implanté au cœur des forêts de Sologne, a fait appel aux services d’un géobiologue. Une initiative riche de sens.
Il y a un privilège et une grâce à atteindre Chambord au petit matin. Le domaine est paisible, son parking vide, ses allées désertes, son château assoupi. La douceur calme d’une fin d’été. Du côté des écuries, à proximité d’un plan de salades, une abeille vibre pour une fleur. Le potager s’éveille. Chut, les potirons poussent… Déjà, deux jardiniers s’affairent, arrosant ce qui doit l’être. Un premier visiteur arrive ; il vient chercher son panier de légumes.
Quelques centaines de mètres plus loin, dans un grand champ en friche, un homme en chapeau de paille est au travail, des baguettes de sourcier à la main. Thierry Gautier est géobiologue. Depuis deux jours, concentré sur sa tâche, il arpente sans relâche le terrain. Il est à l’écoute. De quoi ? De la terre elle-même. Dans quel but ? Détecter sur vingt mille mètres carrés les rayonnements telluriques des veines d’eau souterraines. « Ces deux hectares sont destinés à devenir un verger, explique-t-il. La présence de rayonnements affecte la croissance et la production des arbres. J’ai été mandaté pour identifier ceux dont l’intensité pourrait être nocive pour les fruitiers. »
L’utopie à L’œuvre
Né en 1519 de l’imagination de François Ier, inspiré par le génie de Léonard de Vinci, Chambord est un monument singulier. Dès sa première visite, Thierry Gautier a ressenti qu’il pénétrait un lieu privilégié. « Quand on arrive ici, un respect s’installe », confirme-til. Du fait de son royal passé ? Pas seulement. Le géobiologue a grandi dans la Loire ; des châteaux, il en a fréquenté. Celui-ci est à part : « Ce que l’on capte inconsciemment, c’est l’équilibre majestueux de ses forces. » Sur le terrain, à mesure qu’il travaillait, il a perçu combien l’énergie du lieu était « douce, propice au bien-être et à la paix », similaire à celle des « hauts lieux sacrés ». Un midi, alors qu’il déjeunait dans le parc, il a aussi réalisé combien les proportions du château étaient hors normes, « comme si on avait voulu le tirer vers le haut et vers le bas », le relier à la fois « aux forces cosmiques et telluriques ». Étienne Guillaumat confirme : l’architecture du château a été conçue dans un dessein énergétique. « Tout comme la basilique Saint-Pierre de Rome », il a été construit selon un plan en croix grecque, qui forme un carré, complété en son centre par un escalier à double révolution inspiré du modèle du vortex, dont la spirale ascendante mène aux cheminées et à la tour lanterne, elles aussi pensées « pour renforcer l’effet circulaire ». Dans bien des spiritualités, l’union du carré et du cercle symbolise l’harmonie de l’homme et du divin. Un rêve de roi… qui attire aujourd’hui un million de visiteurs par an – deux pour l’ensemble du domaine.
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