Les enfants, jeunes ou ados, le savent mieux que quiconque. « Si l’un d’eux est rejeté du groupe, familial ou social, de nombreux dysfonctionnements vont s’ensuivre », ajoute le Dr Eduard Van den Bogaert, médecin et coauteur. La famille est son premier clan, celui qui le loge, le nourrit, le protège, le défend… jusqu’au passage, celui de l’adolescence, qui autrefois dans les sociétés primitives donnait lieu à des rites ; une opportunité de transformation pour passer du monde de l’enfance à celui de l’adulte. Nos experts s’accordent sur ce point : « Rituels et cérémonies festives structurent nos vies et rappellent à la communauté, au groupe, les aspects de sa vision du monde, de son histoire, et de sa mémoire. » En famille, se réunir autour de moments ritualisés, qui sont pérennisés au fil des générations, va venir nourrir la culture et la légende familiales, et permettre à chacun de trouver sa place, avec fierté.
Les petits rituels du quotidien
« La fonction des rituels est d’ajouter de la “vivance” à nos vies », assure Judith Van den Bogaert. Chacun joue un rôle bien spécifique pour faire battre le pouls de la famille au rythme des passages importants, à savoir naissances, mariages, décès, et redonne du sens à nos existences. La fête d’anniversaire en est un central ! « En célébrant chaque année la naissance de leur enfant, les parents ont l’opportunité de lui témoigner leur amour et également d’atténuer la mémoire d’éventuels traumatismes qui y sont liés », poursuit le médecin homéopathe. Sur le plan physiologique ou psychologique, un bébé ne vient pas toujours au monde dans des conditions obstétricales ou d’accueil familial propices à son développement. Une fête d’anniversaire ritualisée permet de réparer, de « transmuter » les souffrances rencontrées, dont il porte la trace inconsciente. En l’organisant pour lui, ses parents lui signifient combien il est unique ; ils l’aident à prendre pleinement sa place dans le clan comme dans le monde. « Le rite permet de remettre de la joie là où il y a eu de la douleur, de transformer le plomb en or », indique Judith Van den Bogaert.
Avec les bouleversements que connaît la famille actuellement, il est judicieux de saisir tout ce qui mérite d’être ritualisé pour dynamiser les relations ; l’arrivée d’un nouveau membre dans une famille recomposée en est un exemple. « Une nouvelle personne qui arrive peut être une opportunité de rebattre les cartes, de s’ouvrir à du nouveau ensemble », affirme le Dr Eduard Van den Bogaert. Bien souvent, un nouvel arrivant peut être perçu comme un intrus, une menace. « Un rituel de bienvenue va tout changer ; il offre un espace d’intégration », suggère le médecin. Le quotidien en famille est parsemé de mille et un passages importants, c’est le cas de la mort d’un animal, par exemple. « Un rituel d’accompagnement va permettre à l’enfant d’appréhender la mort différemment », propose Judith Van den Bogaert. Il s’agit de trouver un contenant pour les soutenir dans leurs émotions, les pleurs et leur douleur. La proposition de notre experte : « Pour mettre leur animal en terre, vous pouvez leur proposer de l’envelopper dans un drap, ou une serviette selon la taille, sur lequel il aura écrit ou dessiné des mots à l’intention de son animal. » Ce rituel tout simple lui permet d’apprendre à réaliser son processus de deuil.
Le rite permet de remettre de la joie là où il y a eu de la douleur, de transformer le plomb en or.
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